Cette action judiciaire prévue à la fin du déguerpissement, est annoncée par Modibo Poudiougou, conseiller technique au ministère des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat
Il y a deux semaines, le gouvernement a entrepris la démolition des constructions illicites dans la zone dite «prioritaire» de l’Aéroport international Président Modibo Keïta-Sénou, soit une superficie de 1.660 hectares. Depuis, nos concitoyens restent perplexes. Ils se demandent si les autorités mèneront à bout cette opération, en allant traquer les spéculateurs et autres agents véreux des services publics à l’origine du morcellement de ce site classé d’utilité publique, et dont les anciens occupants avaient été indemnisés. Pour en savoir davantage, nous avons rencontré Modibo Poudiougou, conseiller technique au ministère des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat.
D’entrée de jeu, notre interlocuteur rassure que la démolition va se poursuivre. «Toutes les occupations illicites dans la zone aéroportuaire seront démolies. Tous les occupants ont été informés avant l’opération par voie d’huissier, après recensement», précise Modibo Poudiougou.
Concernant les actions futures, le conseiller technique révèle que l’état entend déposer une requête en réparation du préjudice subi. «Avec l’appui de la direction du contentieux de l’état, juste après la démolition, nous allons faire une évaluation de l’opération et déposer notre action devant le tribunal compétent, pour remboursement», prévient-il.
Car par le passé, les occupants avaient été indemnisés par l’état. Avec la complicité de certaines autorités administratives, ils ont morcelé et revendu les mêmes parcelles, s’étonne Modibo Poudiougou qui prévient que l’argent déboursé par l’état sera remboursé.
Pour mettre fin à l’occupation de cet espace classé suivant le décret n° 99-252/P-RM du 15 septembre 1999, portant classement d’une parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire, il est prévu de mettre les lieux en valeur.
«Le gouvernement envisage de clôturer le domaine aéroportuaire et adopter un Plan de développement de la zone pour la faire occuper par des activités compatibles avec celles aéroportuaires», annonce Modibo Poudiougou. Le conseiller technique, au passage, lève toute équivoque. «Les occupants illégaux doivent s’adresser à ceux qui leur ont vendu les parcelles dans la zone classée», souligne-t-il.
Le domaine réservé à l’Aéroport international Président Modibo Keïta-Sénou couvre une superficie de 7.194 hectares balisés. Il s’étend de Gouana, à Kouralé, à Sirakoro en passant par Faladié Est/Extension et Niamakoro-Diallobougou. Il est inaliénable, imprescriptible et insaisissable. L’objectif de l’opération de démolition des concessions illicites est la sécurisation de la navigation aérienne, précisent les autorités compétentes.
Babba B. COULIBALY
Source : L’ESSOR