Si les militants anti-français et les militaires à la tête du pays se félicitent du retrait des troupes françaises, l’opposition et certains civils s’inquiètent de l’avenir du pays.
C’est une annonce qu’ils attendaient depuis des jours. Jeudi 17 février au matin, un petit groupe de manifestants anti-français salue à sa manière et en chants, la fin de l’opération Barkhane. “Les gens sont contents du départ de la France”, dit l’un. “La France, pour fuir l’humiliation, a annoncé la décision de retirer ses militaires, alors qu’elle a été contrainte”, enchérit un autre. Dans les rues de Bamako, le départ des troupes françaises est très commenté, et la fin de l’opération au Mali ne satisfait pas tout le monde : “C’est bien beau, mais réfléchissons aux conséquences. Nous sommes alliés depuis des années, nous ne pouvons pas nous passer de la France. Comme elle ne peut pas se passer de nous”.
“Le Mali n’est pas seul”
Après neuf ans de présence au Mali, une page va donc se tourner alors que la lutte contre les groupes djihadistes est loin d’être terminée. Un regret formulé par certaines voix de l’opposition malienne. “Je crois que ce n’était pas le bon moment. Quand on a un conflit en famille ce n’est pas le moment de prendre ses bagages et partir”, regrette Modibo Soumaré, président des partis politiques pour la réussite de la transition. Réaction différente pour les militaires à la tête du pays depuis le coup d’état d’il y a un an et demi, qui souhaitait la fin de l’intervention française au Mali. “Le Mali n’est pas et ne restera pas seul. La France peut partir, mais donnons le temps au temps et vous verrez ce qu’il va se passer”, a expliqué le colonel Souleylmane Dembéle, directeur de l’information et des relations publiques des armées.