Onze civils ont été égorgés dans la nuit de dimanche à lundi dans l’extrême-nord du Cameroun dans une attaque attribuée aux jihadistes nigérians de Boko Haram, dont les attaques dans la région camerounaise sont fréquents, a appris l’AFP de sources concordantes.
“Boko Haram a égorgé 11 personnes au cours d’une attaque cette nuit (de dimanche à lundi) à Gouderi”, un village de l’arrondissement de Kolofata (Extrême-Nord), a affirmé à l’AFP un responsable d’un comité de vigilance de cette zone joint depuis Yaoundé.
L’attaque et son bilan ont été confirmés à l’AFP par une source proche des services de sécurité.
“L’incursion de Boko Haram à Gouderi est un acte de représailles. Les jihadistes ont agi après l’arrestation dans cette localité de certains de leurs camarades”, a expliqué cette source, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Depuis 2014, où le Cameroun est entré en guerre contre Boko Haram, ce groupe a tué “2.000 civils et militaires” et enlevé “un millier de personnes” dans l’extrême-nord du Cameroun, selon le centre d’analyse et de prévention des conflits International Crisis Group (ICG).
Du côté nigérian de la frontière, un attentat-suicide contre une mosquée a fait lundi cinq morts.
Dimanche, un milicien posté à un check-point dans le quartier de Muna, à Maiduguri, dans le nord du Nigeria, avait été tué et un autre blessé par deux femmes qui s’étaient faites exploser en fin d’après-midi. La semaine dernière, un triple attentat-suicide avait fait 14 morts à la sortie du camp de déplacés de Muna, toujours au Nigeria.
Depuis son apparition il y a huit ans, Boko Haram, qui lance des attaques et commet des attentats-suicides dans les pays frontaliers du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger et Tchad), a provoqué la mort d’au moins 20.000 personnes.
Avec AFP