Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres estime dans un récent rapport que le soutien logistique de l’ONU à la force G5 Sahel n’est pas à la hauteur du défi alors que « la situation sécuritaire au Sahel continue de se détériorer ».
Le soutien de l’ONU à la force G5 Sahel, formée par cinq pays (Tchad, Mauritanie, Mali, Niger et Burkina Faso), « doit se matérialiser de façon plus concrète et tangible », juge Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans un rapport obtenu le 8 mars par l’AFP.
L’apport logistique de l’ONU est prévu par une résolution du Conseil de sécurité et un accord technique conclu début 2018 entre la force des Casques bleus Minusma au Mali et le G5 Sahel.
Renverser la tendance
Dans son rapport, Antonio Guterres estime également que la Minusma manque de financement pour apporter toute son aide logistique à la force G5 Sahel, par exemple pour fortifier ses installations. Le secrétaire général de l’organisation onusienne considère ainsi que la montée en puissance de la force conjointe « ne progresse pas à la vitesse requise. J’exhorte les pays du G5 Sahel à déployer le reste de leurs troupes aussi vite que possible et de résoudre les problèmes de commandement et de contrôle » qui subsistent, affirme-t-il.
Antonio Guterres relève enfin que « la présence étatique dans le nord et le centre du Mali, ainsi que dans le nord du Burkina Faso, diminue. La communauté internationale doit prendre des mesures rapides pour renverser cette tendance », souligne-t-il, à défaut de quoi ces régions seront de plus en plus contrôlées par des groupes armés.
Pérennité des financements
La force anti-jihadiste G5 Sahel, dont la création a été poussée par la France, doit comprendre à terme 5 000 soldats issus du Niger, du Mali, du Tchad, de Mauritanie et du Burkina Faso. L’Union européenne avait annoncé mi-février, à l’occasion d’une réunion à Bruxelles, le doublement de sa participation au financement du G5 Sahel. Le total des fonds rassemblés s’élève actuellement à 414 millions d’euros.
« 480 millions » d’euros sont nécessaires pour la première année, avait alors déclaré Mahamadou Issoufou, le président du Niger et actuel président de la force conjointe, qui s’inquiètait de la pérennité des financements. « 75 millions d’euros devront ensuite être mobilisés chaque année, en sachant que nous ne savons pas combien de temps va durer ce combat », avait-il alors ajouté.
Pour accroître ce budget, la France devrait accueillir fin 2018 une rencontre entre…
Jeune Afrique