L’Office central de lutte contre les stupéfiants (OCS) a saisi 5,328 tonnes de chanvre indien, dont le coût marchand est estimé à plus de 450 millions de Fcfa. Son directeur général, le magistrat lieutenant-colonel Adama Tounkara l’a annoncé hier.
C’était lors d’une conférence de presse qu’il a animée à l’antenne rive gauche de l’OCS, en présence du chef des opérations de la direction de la structure qui a voulu garder l’anonymat.
La quantité saisie est composée de 2.806 briques de cannabis et 567 briques de sketch (un dérivé du chanvre indien).
Elle a été saisie par une mission conjointe des deux rives de Bamako dans la nuit du 29 au 30 mai dernier vers 2 heures du matin à Daba, dans la Commune rurale de Tièlè, située à environ 60 km de Bamako.
Les présumés propriétaires du dépôt : Nango Koroma et Famoussa Koroma, deux frères en fuite sont recherchés, a précisé AdamaTounkara.
Selon lui, leur dépôt est alimenté par des citoyens de nationalité burkinabè. Ceux-ci, a expliqué le directeur de l’OCS, viennent dans la localité de Daba à partir de Koutiala, sur des motos adaptées par des quadruples ressorts de suspension, les châssis renforcés par des barres de fer pour permettre aux engins de supporter 300 à 400 kg de produits stupéfiants. Une fois la drogue stockée en ces lieux, elle est acheminée à Bagadadji, en Commune II du District, en petite quantité, détaille le patron de l’OCS.
Le mode opératoire des dealers avait alors été démasqué. «Depuis 2019, nous avons constaté que les drogues n’arrivaient plus en quantité dans le District de Bamako mais, elles étaient stockées dans ses périphéries. C’est ainsi que dans nos enquêtes, nous avons eu des informations concernant ce village appelé Daba où l’année dernière au mois d’octobre, nous avons fait une descente sur le terrain. Malheureusement, nous avons trouvé que la cache avait changé suite à une patrouille de la gendarmerie. Ils avaient cessé de stocker les produits à domicile», a rappelé l’officier supérieur.
L’OCS organise une patrouille de surveillance autour du village de Daba depuis une année, a ajouté le chef des opérations. Selon lui, des renseignements confirmés indiquaient que les marchés du Dabanani et de Bagadadji étaient servis à partir de ce village.
«Dans cette bourgade, on stockait une quantité importante de produits stupéfiants. Le marché de Bamako était alimenté au compte-goutte avec la quantité stockée au niveau du village.
La surveillance nous a permis vendredi dernier de confirmer le point de dépôt situé à environ 800 mètres dudit village», a expliqué le chef des opérations, ajoutant qu’à partir de Dialakorobougou, les dealers ont des informateurs. Celui qui parvient à leur donner des informations sur le passage des agents de sécurité est payé entre 150.000 à 200.000 Fcfa, a-t-il confié.
C’est ainsi que «nous sommes arrivés aux environs de 2 heures du matin au point de dépôt. Un hangar faisant 20 mètres carrés avait été aménagé avec du bois et bien encerclé à cet effet», a décrit le chef des opérations. À l’intérieur, a-t-il précisé, étaient déposés des colis de drogues, notamment du cannabis.
«Après avoir testé la nature, nous avons aperçu du cannabis ordinaire appelé communément sur le marché Tièkolo et du Sketch qui est nouvellement introduit sur le marché malien et bamakois», a-t-il détaillé. Et au chef des opérations de l’OCS de préciser que la valeur marchande de cette saisie est estimée à plus de 450 millions de Fcfa. C’est la saisie la plus importante de l’année faite par l’OCS.
Fadi CISSÉ
Source: Essor
