Dans la région de Kayes, les acteurs du monde scolaire viennent de solliciter de l’aide aux maires de la circonscription académique de la localité, pour l’obtention des moyennes des élèves candidats aux examens de fin d’année de DEF. Dans une lettre adressée aux maires, le directeur de l’académie d’enseignement de Kayes plaide pour l’implication des collectivités territoriales.
En cette période de crise scolaire, des acteurs du monde scolaire se voient finalement contraints de supplier les enseignants grévistes. Il s’agit des syndicalistes de la synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 qui ont donné consigne de rétention des notes des élèves à leurs militants. L’application stricte de cette consigne continue de poser problème dans la première région du Mali (Kayes). Dans la cité des rails (Kayes), les acteurs du monde scolaire semblent clairement sentir la colère des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre. Face à la rétention de notes des élèves en cours depuis quelques moments, les responsables de l’académie d’enseignement de Kayes voient l’impossibilité de valider les résultats des examens de fin d’année sans faire recours aux moyennes du premier trimestre 2010-2021.Dans une lettre adressée aux maires des communes de la circonscription académique de Kayes, le directeur de l’académie d’enseignement de la région plaide pour l’implication des collectivités territoriales. Cela, dit le directeur, pour l’obtention des moyennes du premier trimestre 2020-2021 des élèves de la 9ème année. Dans cette lettre publiée le 3 septembre 2021, le directeur écrit ceci aux maires de la région : « J’ai l’honneur de venir très respectueusement solliciter votre accompagnement, par rapport aux moyennes de classe de 9ème année, auprès des directeurs d’école relevant de vos circonscriptions respectives ».En effet, ajoute le directeur, ces moyennes sont un support dans le déroulement de l’évaluation. « Je me dis que les collectivités territoriales, en matière d’école en mode décentralisé, peuvent intervenir auprès des directeurs d’écoles, pour l’obtention de ces moyennes du premier trimestre 2020-2021 », a-t-il dit dans sa lettre. Comme si le dernier espoir reste, dans cette situation, l’implication des collectivités à travers les maires pour débloquer les choses, le directeur poursuit en ces termes : « J’ose espérer que vous (maires) ne ménagerez aucun effort pour la réussite de cette sollicitation. L’Etat compte beaucoup sur vous à cet effet ». D’après lui, les enseignants n’étaient pas en grève au moment où les évaluations du premier trimestre ont eu lieu. « Sur la période indiquée, les enseignant n’étaient pas en grève. Avec les efforts des uns et des autres, en plus de ceux de la synergie des syndicalistes des syndicats de l’éducation, nous n’aurions pas certainement brisé les attentes de nos enfants qui sont innocents », confie le directeur. Cependant, il faudra aussi rappeler que bon nombre des enseignants au compte de l’Etat n’ont participé ni à la préparation des phases sportives et écrites des épreuves de ces examens de fin d’année du diplôme d’étude fondamentale (DEF), ni à la surveillance des élèves candidats, ni aux corrections. La mésentente entre les enseignants et le gouvernement se trouve au niveau de l’application « stricte » de l’article 39 de loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut particulier du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Ladite mésentente est due à l’unification des grilles salariales adoptée en conseil des ministres par les autorités transitoires.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS