L’Institut malien de recherche action pour la paix (IMRAP), en partenariat avec Interpeace, a procédé lundi au lancement d’un rapport intitulé « l’Autoportrait du Mali sur les obstacles à la paix ». La cérémonie s’est déroulée à l’hôtel Radisson en présence du chef de cabinet du ministère de la Réconciliation nationale, Inalkamar Ag Oumar, et des représentants de certaines organisations et agences internationales de coopération dans notre pays.

Cet « autoportrait » est le résultat d’une recherche participative sur les obstacles à la paix conduite auprès de plus de 4700 Maliens dans les huit régions, ainsi que dans les camps de réfugiés au Niger et en Mauritanie. Selon la directrice exécutive de I’IMRAP, Mme Nènè Konaté, ces consultations identifient quatre facteurs clés, considérés comme étant des obstacles à la paix. Il s’agit de la gestion de la diversité sociopolitique et la crise des valeurs sociétales ; la régulation de la compétition autour des ressources et opportunités socio-économiques ; la gouvernance de l’accès aux services publics et les mécanismes de gestion et résolution des conflits locaux et rébellions armées.
En présentant les conclusions de ce rapport, la directrice exécutive de l’IMRAP est revenue sur le processus suivi jusqu’à l’élaboration du rapport. Un document dont la diffusion sera, selon Mme Nènè Konaté, au cœur de la deuxième phase du programme. Sans formuler de réelles recommandations, l’IMRAP et ses partenaires s’accordent sur la nécessité de retenir certaines pistes de réflexions parmi lesquelles la question de savoir si la décentralisation et la gouvernance constituent une solution ou un problème. Une autre question majeure qui se pose concerne le processus d’Alger dans lequel les populations à la base ne se reconnaissent pas totalement, selon l’enquête
Ce rapport est soutenu par un film documentaire illustrant les mêmes problématiques à travers des propos captés durant les séances de dialogue au sein des focus groupes et des entretiens individuels. On y trouve aussi des propos d’experts, de personnalités maliennes, et surtout de citoyens issus des couches sociales de toutes les régions, sur les principaux obstacles pour une paix durable au Mali.
Le chef de cabinet du ministre de la Réconciliation nationale a confirmé que son département se reconnaissait parfaitement dans cette démarche. Il a salué une initiative louable, s’inspirant des valeurs traditionnelles et culturelles de notre pays. «Nous n’avons d’autre choix que de bâtir ensemble un avenir qui nous est commun », a résumé Inalkamar Ag Oumar.
Ce lancement officiel à Bamako constitue la première étape d’une campagne plus large de dissémination dans les régions et les camps de réfugiés maliens.
Lougaye ALMOULOUD

source : L Essor