L’OCCIPRE a présenté, ses deux rapports, hier jeudi, à la Maison de la Presse. Il s’agit de l’étude du Système Intégré d’Alerte, de Rapportage et d’Analyse (SIRA) et du sondage de » Xensa « . Cette dernière étude relève que 46,94% des personnes estiment que les autorités doivent s’atteler à l’organisation des élections générales, notamment la présidentielle et laisser la charge des réformes aux autorités élues. L’occasion pour les conférenciers de dénoncer les restrictions des libertés d’expression des acteurs politiques et civils.
Dans sa présentation, le représentant d’Amesty Internationale, Youssouf Poudiougou a souligné que le rapport de Xensa informe que 1.600 personnes (36% de femmes et 64 % d’hommes) ont répondu à ce sondage, qui a touché toutes les localités du Mali. L’étude a été réalisée au lendemain des Assises Nationales de la Transition (ANR) et du dernier Sommet de la CEDEAO. Elle a révélé que 73,50% de la population estiment que les recommandations issues des ANR reflètent l’opinion de la population. Seulement, 20,12% des personnes interrogées affirment que les sanctions de la CEDEAO sont appropriées pour sortir le Mali de la crise. Aussi, 34,65% des enquêtés soulignent que la sécurité s’est largement détériorée pendant la Transition, » 58,91 % estiment que l’Armée malienne ne peut, à elle seule, sécuriser l’ensemble du territoire « .
Le représentant d’indiquer que 46,94% estiment que les autorités de la transition doivent « s’atteler à l’organisation des élections générales, notamment la présidentielle et laisser la charge des réformes aux autorités élues. Mais, 46,81 % pensent le contraire et 6,25% sont neutres « .
Parlant du rapport SIRA, il a recensé de nombreux cas d’atteintes aux droits humains commises par divers acteurs, notamment les groupes armés terroristes, les forces armées maliennes, les mouvements d’auto-défense sur l’ensemble du territoire, » Les faits enquêtés et documentés par les observateurs OCCIPRE dévoilent 1.165 incidents signalés sur la plateforme, 1.165 incidents ont été vérifiés et validés par les superviseurs, 1.151 victimes recensées. Les incidents se sont produits dans 416 localités du Mali « , a-t-il précisé.
Les restrictions des libertés d’expression sous la Transition condamnées
Le Directeur Exécutif de Tuwindi, Tidiani Togola a rappelé que l’objectif du Consortium est de faire des plaidoyers et monitorings pour le respect des Droits Humains dans un Etat démocratique. C’est pourquoi il n’a pas hésité à dénoncer la restriction de la liberté d’expression sous la Transition. En pointant du doigt le cas des acteurs politiques, de la Société civile et des hommes des Média. Car, dit-il, « les libertés ont été acquises aux prix du sang de nos aînés « .
De son côté, Me Amadou Tiéoulé Diarra a abordé le thème de la Justice sociale, qui est aujourd’hui prise en compte par les Nations Unies, afin de lutter contre les inégalités entre les hommes ainsi que les Nations. Cet avocat a insisté sur le partage équitable des ressources. Il a parlé des enjeux de la Justice sociale dans le contexte Malien, en demandant des réparations pour les victimes de différentes crises, depuis 2012. « Si nous prenons le cas de ces femmes qui ont été violées, les hommes et femmes qui ont perdu leurs toits au Nord et au Centre du Mali, normalement, la justice sociale devrait pouvoir les aider à réintégrer les droits qui ont été perdus « , a-t-il dit en substance devant un parterre de journalistes.
Oumar BARRY
Source : L’INDEPENDANT