Sur les 1000 hectares de superficie affectés à la construction des logements sociaux dans le secteur de N’Tabacoro, plus de 300 hectares sont illégalement occupés par des prédateurs fonciers. Face à ces actes qui menace sérieusement l’espace, l’Office malien de l’habitat, à travers un huissier de justice, vient de sommer les occupants de déguerpir la zone dans un délai de 72 h à compter du lundi 3 février 2020.
Pour satisfaire les besoins en logement du plus grand nombre de Maliens à revenu faible, dans un esprit de solidarité et de partage, le gouvernement du Mali a mis en place un programme de réalisation de logements sociaux sur toute l’étendue du territoire national.
La première phase du projet porte sur la réalisation de 50 000 logements sociaux. Dans le secteur de N’Tabacoro, il est prévu la construction de 20 000 logements sociaux sur une superficie de 1000 hectares durant cette phase.
Ce vaste espace mis à la disposition de l’Office malien de l’habitat pour donner un toit à des citoyens est devenu un eldorado pour les prédateurs fonciers qui se croient tout permis. Sur les 1000 hectares alloués pour la construction des logements sociaux, plus de 300 hectares sont entre les griffes d’occupants illicites dans le secteur de N’Tabacoro sous le regard impuissant de l’OMH et des nombreuses entreprises qui travaillent sur le site.
Face à cette menace qui ne cesse de s’accroitre, l’OMH vient de prendre une décision historique : en décidant l’expulsion des occupants illicites sur le site. A travers un huissier commissaire de justice, l’OMH somme les occupants de déguerpir le site dans un délai de 72 h à compter du lundi 3 février 2020. Passé ce délai, l’Office sera dans l’obligation d’utiliser la force pour expulser les occupants et démolir les constructions.
La question que tout le monde se pose est savoir si cette menace de l’Office sera exécutée quand on sait que les occupants ne sont pas n’importe qui. Il s’agit d’intouchables de la République, de personnalités influentes du pays, notamment des opérateurs économiques, de hauts fonctionnaires et même des membres du gouvernement.
A moins que l’OMH bénéficie du soutien du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social, Hama Ould Sidi Mohamed Arbi, qui a tapé du poing sur la table lors de sa visite sur le site de N’Tabacoro, le 15 juillet 2019 contre l’envahissement par les prédateurs fonciers.
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