Selon les estimations du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation: 40% des naissances, 60% des mariages et 70% des décès ne sont pas enregistrés à l’état civil. Le Mali, pays économiquement pauvre mais riche par sa culture et son peuple, est fortement rattaché à ses valeurs culturelles. Il existe au Mali plusieurs groupes ethniques: Bambara, Peul, Soninké, Sénoufo, Minianka, Dogon, Malinké, Sorhai, Tamasheq, Bwa qui ont une longue tradition de vie communautaire. Chaque groupe préserve avec beaucoup de fierté les us et coutumes de ses ancêtres; la coexistence, la tolérance et l’entraide font partie de ces valeurs.
L’injustice sociale
Le luxe insolent des riches est une insulte à la misère des cultivateurs qui sont privés de tout, vivent comme des bêtes. Il n’y a plus de terres cultivables. Les prédateurs fonciers ont tout transformé en construction rurale. Il y a des misères sur la terre qui saisissent le cœur. Il manque à quelques- uns jusqu’aux aliments; ils sont mal logés ; ils appréhendent de vivre.
De simples fonctionnaires ont eu l’audace d’avaler en un seul morceau la nourriture de cent familles. Il y a une espèce de honte d’être heureux à la vue de centaines de misères. Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal. Un président qui ne veut faire aucun bien, est capable de grands maux. L’un ne se forme et ne s’exerce que dans les choses qui sont utiles. L’autre y joint les pernicieuses. Là se montrent ingénument la grossièreté et la franchise; ici se cache une sève maligne et corrompue sous l’écorce de la politesse.
Le peuple n’a guère d’esprit, et les grands n’ont point d’âme: celui-là a un bon fond et n’a point de dehors, ceux-ci n’ont que des dehors et qu’une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas: je veux être peuple, dit le poète.
Source : L’Inter de Bamako