Ils étaient burkinabè, tunisiens, algériens, maliens, congolais ou « français d’origine » ; chrétiens, musulmans, juifs ou athées. Vendredi 13 novembre, une dizaine d’entre eux, jeunes pour la plupart, sont morts à Paris lors des attentats perpétrés dans le nord-est de la capitale française. Noumouké Sidibé a survécu et a sauvé plusieurs vies.
« Il connaissait bien le Bataclan, il savait où il allait », relate son ami le plus proche, Boubou Sissoko, parisien d’origine malienne comme lui. Mais Noumouké Sidibé a oublié un « détail » : toutes les trappes de désenfumage sont verrouillées. Au bout de plusieurs tentatives et de longues minutes d’angoisse, il parvient à briser l’une d’elles. Il aide alors les gens à grimper sur le toit, avant de rejoindre les appartements d’un immeuble mitoyen.
« Mon pote est un type humble, il ne veut surtout pas passer pour un héros. Ce qu’il a fait lui semble naturel. Pis, il éprouve aujourd’hui un sentiment de culpabilité car, de par ses fonctions, il se sent un peu responsable des défaillances. » À 35 ans, Noumouké Sidibé, grand sportif, idéaliste et militant de gauche, choqué mais pas abattu, devrait s’impliquer davantage dans ses projets d’aide au développement pour l’Afrique, là où il rêve de vivre un jour.
François-Xavier Freland