C’est une maladie qui fait des ravages dans le Nord du Mali. Sur les neufs premiers mois de l’année, le nombre de cas de paludisme a explosé dans les cinq régions septentrionales. Entre le 21 et le 27 septembre, ce sont près de 13.000 cas de paludisme qui ont été enregistré, une hausse de 88% par rapport à la semaine précédente. La faute à une saison des pluie plus importante dans le Sahel.
Selon les services de santé, en moins d’une semaine 23 personnes sont mortes du paludisme dans le Nord du pays. Le bilan dans le Nord du pays atteint désormais les 59 morts. Une hausse des contaminations constatée par les services de santé communautaires.
“Nous dans notre commune, dans notre centre de santé communautaire, auparavant on pouvait faire 8 mois sans avoir juste un cas de paludisme confirmé“, explique le Docteur Mahamadou Sangaré, du centre de santé communautaire d’Agelhoc, dans le cercle de Tessalit. Mais pratiquement en deux semaines nous on a reçu plus de 250 cas de paludisme confirmés. Donc vraiment c’est incroyable et vraiment il ne faut pas négliger ces taux-là” alerte le docteur.
Faute de lits, de nombreux malades sont forcés d’attendre dehors à même le sol pour recevoir des soins. Une situation d’autant plus préoccupante, que la maladie touche particulièrement les enfants en bas âge: les moins de cinq ans représentent plus d’un quart des contaminations.
A Kidal, les services de santé peinent à accueillir les patients.
“La situation sanitaire aujourd’hui à Kidal est très alarmante, vu l’afflux de patients de cas de paludisme dans toute la région. Les structures sanitaires sont vraiment débordées par les patients. Nous constatons aussi un nombre de décès important, dus aux cas graves de paludisme” affirme le Cheick Ag Oufene, l’administrateur du Centre de Santé de Référence de Kidal.
Avec la crise du Covid 19, les fonds dédiés au paludisme avaient du être réorienté pour faire face à la pandémie.
Or, “l’assainissement des zones humides, le débroussaillage, l’assèchement des flaques, la distribution de moustiquaires ou encore la sensibilisation des populations, ça demande des ressources“, explique le Dr Rudy Lukamba, responsable Santé du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali.
Désormais le paludisme devient lui aussi une urgence dans le Nord du Mali
Source: africanews