Face aux nombreux morts dans le rang de ses soldats déployés au nord du Mali, la Minusma n’a plus le choix. Au-delà des condamnations qui fusent de partout face aux nombreux attentats dont sont victimes les soldats onusiens au Mali, elle est obligée de muscler son dispositif.
Depuis quelques mois, contrairement à tous les discours rassurant sur la situation sécuritaire dans le nord du Mali, il ne se passe pas de semaine, sans que la Minusma ne compte des victimes dans le rang de ses soldats. Aujourd’hui, le bilan est triste : au moins 31 soldats de la Minusma ont déjà perdu la vie dans des attaques ciblées au nord du Mali. Si nous ajoutons les nombreux blessés, le bilan devient très lourd. Et, pratiquement, chaque pays contributeur à la force onusienne au Mali a enregistré ses victimes.
Et, la goutte d’eau qui devra en principe faire déborder le vase, c’est l’attaque à la roquette du camp de la Minusma à Kidal, le 7 octobre 2014, qui a fait un mort dans le rang des soldats sénégalais.
Face à ces actes criminels d’un autre âge, l’ONU doit rapidement envisager de muscler son dispositif au Mali. La Minusma n’a plus le choix, elle doit sortir de sa position qui lui donne l’allure d’une force d’imposition, pour devenir une force combattante aux côtés des troupes maliennes. Si elle ne veut pas envoyer en pâture les soldats venus servir la cause de la paix sous les couleurs des nations unies au Mali, il est temps et grand temps que l’ONU ouvre les yeux. La stabilisé et la sécurité au nord du Mali, ont besoin de beaucoup plus d’engagement. L’ennemi est pernicieux. Il est mutant. Il est souvent Mnla, souvent Mujao, souvent Ansardine de Iyad Ag Aghali, il est souvent Aqmi et même souvent HCUA, il est souvent Jihadiste. Mais toujours terroriste, même s’il change de nom comment de site.
En plus d’une nouvelle orientation à la mission de l’ONU au Mali, la Minusma doit s’interroger sur l’approche de la communauté internationale qui a fait de la région de Kidal un sanctuaire des Jihadistes, étant attendu qu’il n’y a aucune différence notable entre un jihadistes et un élément du MNLA ou d’un quelconque groupe armé au nord du Mali.
Tant que la communauté internationale ne parviendra pas à comprendre que le MNLA ne représente absolument rien au nord du Mali. Et, que ce mouvement est la comète qui a transporté Aqmi et autres narcotrafiquants au Mali, les soldats de la Minusma peineront à se mettre à l’abri des actes terroristes. Car il n’y a aucune différence entre les Jihadistes et les combattants d’un certain nombre de groupes et mouvements armés au nord du Mali. La communauté internationale doit arrêter de voir d’un côté les méchants Jihadistes et de l’autre les bons soldats du Mnla et des groupes armés. Depuis le déclenchement de la crise au nord du Mali, de nombreux indices permettent de voir de façon claire des connections entre le MNLA, Ansardine, Aqmi, Mujao, Hcua, Jihadistes et autres narcotrafiquants.
Des puissances internationales qui jouent un rôle important dans la communauté internationale, doit aujourd’hui admettre qu’aucune lutte contre le terrorisme et le Jihadisme n’est possible dans le nord du Mali, si les mouvements et nombreux groupes armés qui y naissent comme des champignons, ne se mettent pas dans une logique de paix. Et, comme, ils sont de mèches avec les narcotrafiquants et autres Jihadistes, ils ont tendance par leur irrédentisme à pourrir la situation, pour favoriser la prolifération des activités illicites comme la contrebande et le trafic de drogue.
Pour le retour rapide de la paix au nord du Mali, l’ONU face à la mort de ses soldats doit changer le fusil d’épaule et bander les muscles contre tous les détenteurs illégaux d’armes à feu.
Assane Koné