Deuxième et dernier jour de deuil national ce samedi 6 novembre au Niger, en hommage aux victimes d’une attaque jihadiste dans la région de Tillabéri. Au moins 69 villageois membres de groupes d’autodéfense ont été tués le 2 novembre dans une embuscade près de la frontière avec le Mali. Malgré le danger, les habitants de la région ne comptent pas baisser les bras.
Les 69 personnes tuées mardi 2 novembre dans la région de Tillabéri étaient menées par le maire Banibangou, qui figure parmi les victimes. Les membres du cortège étaient armés, conscients du danger jihadiste. Officiellement, les groupes d’autodéfense ne sont pas reconnues par les autorités nigériennes. Mais pour Amadou Maïga, président du comité de l’Union Tillabéri pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale, les Nigériens n’ont guère le choix.
« On regarde la situation que vivent les gens depuis des années. Vu l’inactivité des forces de défense sur le terrain, on compte des morts chaque jour. Les gens n’avaient pas d’autre choix que de s’organiser pour se défendre eux-mêmes. C’est un ras-le-bol généralisé. Les gens se sont dit : ” Tant qu’à faire, il nous faut nous défendre nous-mêmes. Advienne que pourra. “ », explique-t-il.
Amadou Maïga reprend : « On sait que lorsque l’on déclare la guerre à ces bandits, les victimes seront des deux côtés. Nous déplorons les morts que nous comptons. Ce sont des bras valides, l’avenir du pays. Mais on n’a pas le choix. Ça devait arriver, c’est arrivé. C’est une raison qui peut galvaniser davantage les gens ; nous sommes plus que déterminés à aller de l’avant et à en découdre avec cette situation. »
Source: RFI