(Agence Ecofin) – La montée du « sentiment antifrançais » en Afrique gagne le Niger, où des troupes de la force antidjihadiste Barkhane ont été redéployées après leur départ du Mali.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, le dimanche 18 septembre, dans la capitale nigérienne, Niamey, pour exiger le départ de la force antidjihadiste française Barkhane du Niger, tout en exprimant leur soutien au déploiement de forces russes dans ce pays qui connaît une recrudescence des attaques terroristes meurtrières.
Les manifestants qui ont défilé dans les rues avant de se rassembler devant le siège de l’Assemblée nationale ont scandé des slogans hostiles à la présence de troupes françaises au Niger et favorables à la Russie.
« L’armée française criminelle, dégage ! », « Barkhane dehors », « A bas la France », « Vive Poutine et la Russie », « Nous exigeons le départ de la force française Barkhane et l’arrivée des forces russes », pouvait-on notamment lire sur les pancartes, lors de cette manifestation organisée à l’initiative du Mouvement M62, un collectif d’organisations de la société civile et de partis regroupant entre autres, l’Association nigérienne de défense des droits de l’Homme, le Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement et l’Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger.
Alors que les drapeaux nigérien et russe flottaient côte-à-côte tout au long de la manifestation autorisée par les autorités, certains manifestants arboraient des drapeaux de la France barrés de larges bandes noires.
« Il y a des slogans antifrançais parce que nous exigeons le départ immédiat de la force Barkhane qui aliène notre souveraineté et qui est en train de déstabiliser le Sahel », a expliqué le coordinateur du Mouvement M62, Seydou Abdoulaye, tout en accusant Paris d’avoir apporté un « soutien actif aux groupes djihadistes qui ont répandu le terrorisme à partir du Mali », reprenant ainsi des accusations formulées en août dernier par les autorités de Transition maliennes.
Chassé du Mali par les militaires au pouvoir après la dégradation des relations entre Paris et Bamako, 3000 militaires français ont été redéployés dans d’autres pays de la région du Sahel, notamment au Niger, pour poursuivre la lutte contre les groupes djihadistes.
En proie à plusieurs attaques meurtrières menées par des groupes terroristes liés à Al-Qaïda, à l’Etat Islamique et à Boko Haram, le Niger abrite déjà, depuis des années, plusieurs bases militaires étrangères, française et américaine notamment, dédiées à la lutte contre les mouvements djihadistes au Sahel.
journalducameroun