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Négociations inter maliennes à Ouagadougou : Un accord attendu aujourd’hui

C’est à Ouagadougou que le gouvernement et les groupes armés du Nord du Mali se retrouvent, depuis vendredi dernier, pour des négociations en vue de la tenue de l’élection présidentielle de juillet sur toute l’étendue du territoire national. Si les différents protagonistes suivent le plan de négociations proposé par le médiateur Blaise Compaoré, les tractations pourraient aboutir à un accord aujourd’hui lundi.

ougadougouAprès un report de vingt-quatre heures, les travaux de négociations entre les autorités maliennes et les groupes armés ont finalement commencé, samedi dernier, sous l’égide du médiateur de la Cedeao dans la crise malienne. En ouvrant les travaux de ces négociations inter-maliennes, Blaise Compaoré a rappelé les deux principales raisons qui les cadrent, à savoir la nécessité de tenir l’élection présidentielle le 28 juillet prochain sur toute l’étendue du territoire malien, la consolidation de l’unité nationale, ainsi que  la cohésion sociale. Selon son plan, les pourparlers vont se dérouler autour de quatre points essentiels : la cessation des hostilités ; le redéploiement de l’administration générale, des forces de défense et de sécurité au nord du Mali et en particulier à Kidal, la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation comme mesure d’accompagnement, et la poursuite des pourparlers de paix après la présidentielle en vue de l’établissement d’une paix définitive.

 

 

Tiébilé Dramé, l’émissaire du président malien, lui, dans son allocution, a souhaité que ces négociations soient largement intégrantes, afin de déboucher sur un consensus durable. Avant d’indiquer qu’une fois que les Maliennes et les Maliens auront choisi un président de la République investi de la légitimité populaire, il reviendra alors à  celui-ci d’engager avec les groupes armés du Nord «des discussions nécessaires pour une résolution définitive de cette crise».

 

Trouver une issue rapide à cette crise qui perdure, tel est le message principal du porte-parole et vice-président de la commission mixte Mnla-Hcua, Mahamadou Djéri Maïga. Dans son  discours court et précis, on a aussi retenu qu’il a demandé, au nom de sa partie, que toute la communauté internationale s’investisse auprès du médiateur pour une issue pacifique.

 

C’est après cette cérémonie officielle d’ouverture, marquée par ces trois allocutions, que le médiateur a commencé les premières consultations, séparément, avec les différentes délégations. Et contrairement aux scénarios des autres rencontres sur la crise malienne à Ouagadougou, cette fois-ci Bamako joue un rôle plus actif que passif. Si lors de « Ouaga I et Ouaga II », le dialogue s’est avéré un véritable monologue, à tel point que la société civile et la classe politique maliennes en ont perdu leur voix, les pourparlers menés, côté Bamako, par Tiébilé Dramé se veulent être déterminants et inclusifs à la fois.

 

Tiébilé Dramé congestionne le médiateur

Sur le tableau des palmarès du président du Faso, le trophée nommé ‘’gestion de la crise malienne’’ n’attend pas d’être accroché aussi facilement qu’on puisse le croire. Tiébilé Dramé, émissaire de Bamako, pensant qu’il avait la même vision de dialogue inclusif que le médiateur, a amené avec lui une dizaine de représentants des sédentaires des régions du Nord, ainsi que des représentants des milices d’autodéfense comme Ganda Iso et Gandakoye. Coup de théâtre ! À l’aéroport, l’émissaire de Bamako reçoit un coup de fil du ministre Bassolé lui indiquant que la présence sur la table des négociations de ceux qu’il a amenés avec lui ne sera pas possible.  L’émissaire du président Dioncounda Traoré aurait répondu que «le Burkina Faso doit absolument rester dans son rôle de médiation et n’a pas à dicter au Mali la composition des groupes qui doivent participer au dialogue», avant de demander aussitôt à voir le médiateur lui-même.

 

Il était presque 18heures, ce  vendredi  7 juin, et  la délégation commune du Mnla et du Hcua  avait pris place dans la grande salle du palais présidentiel de Khossyam, de même que de nombreux diplomates. De sources concordantes, le chef de l’Etat burkinabè aurait refusé la participation des invités de Tiébilé Dramé aux discussions au titre de « groupes armés du Nord ». Courroucé, l’émissaire de Bamako s’est imposé et aurait clairement dit au médiateur «que Bamako pense s’être engagé dans un dialogue purement inter malien  et non dans une négociation uniquement avec les acteurs uniquement choisis par le Burkina Faso». C’est dans  cette confusion, qui a duré vendredi plusieurs heures, que l’ouverture des discussions a été reportée au samedi. Cependant, les groupes amenés par l’émissaire de Bamako ont été reçus dans l’après-midi de samedi par le médiateur, ainsi que le MAA (Mouvement arabe de l’Azawad). Cet autre groupe du Nord du Mali, composé d’une dizaine de personnes, qu’un avion spécial a été prendre à Nouakchott,  avoue ne pas être venu pour les négociations. Selon son porte-parole, maître Ould Badi, «le MAA est venu à Ouagadougou uniquement pour une prise de contact.»

Rokia DIABATE,

Envoyée spéciale à Ouagadougou

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