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Négociations de paix inter maliennes à Alger : Les enjeux risquent de tuer le jeu

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Le second round des négociations inclusives inter maliennes de paix à Alger aurait  dû être lancé depuis le 1er septembre 2014, après d’âpres pourparlers préliminaires qui ont abouti, le 16 juillet dernier, dans la capitale algérienne, à la signature d’une feuille de route consensuelle entre l’Etat malien et les groupes armés du Nord, dont principalement la Coalition de l’Azawad conduite par le MNLA. Sont également de la partie les groupes armés dissidents du MNLA et du HCUA et les groupes armés d’auto-défense dit progouvernementaux. Mais  des blocages inattendus viennent de la part du MNLA, de sa coalition et des réserves de chefs de factions et de tribus prétendant représenter les communautés touarègues du Nord, et déniant ainsi la représentativité légitime de ces populations aux groupes armés qui disent parler en leur nom.
Les principes de base codifiés par la feuille de route sont la préservation de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale, la laïcité et la forme républicaine de l’Etat. Dans un certain état de fébrilité, après de difficiles concertations à Ouagadougou les semaines précédentes pour harmoniser leurs vues et parler d’une même voix, les groupes armés du nord abordent ce second round. Car, à cause du Mnla, qui comme toujours fait de la surenchère, ils en sont toujours au point où ils ne n’ont pas totalement harmonisé leurs positions. Certains points faisant divergence concernant les groupes thématiques Non seulement par rapport aux problèmes de fond, statuts politiques et juridiques des trois régions du Nord désignées du patronyme Azawad, mais aussi le thème du rôle de l’armée dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal et la question de la sécurité des biens et des populations martyrisées dans le septentrion.
La pression exercé par le MNLA qui, en réalité ne démord pas de sa lubie de large autonomie de l’Azawad, c’est-à- dire des trois régions du nord, risque d’enliser le processus de paix. Cette revendication des groupes armés, dont le MNLA se fait indument le porte parole, se fait en dépit du processus de décentralisation en cours qui doit aboutir à la régionalisation qui permettra, non seulement aux régions du septentrion, mais aux autres régions du Mali, sans exclusive de gérer leurs territoires de manière autonome au sein de l’Etat souverain. Ce qui sous entend implicitement l’unité  nationale à la fois territoriale et nationale. En ce qui concerne le rôle de l’armée et la sécurité des biens  et des personnes dans les régions du nord, les groupes rebelles comme mentionné dans les accords précédents signés avec les rebellions antérieures, veulent avoir la mainmise, avec uniquement leurs troupes et milices déployées
sur l’entendue du septentrion. Ces forces para militaires et unités spéciales seront reines dans la région de Kidal sous le contrôle du Mnla et Hcua dans l’Adrar des Ifoghas. Cerise sur le gâteau, ces unités spéciales  à totale coloration ethnique seront composés exclusivement de touaregs et arabes. Ce qui  a soulevé le tollé des ex combattants de mouvements d’auto-défense sédentaires, comme au sein du Mnla dont le gros de troupes, outre des nomades, comprend des sédentaires du septentrion. Aux velléités du Mnla auquel sont arrimés le HCU et MAA (mouvement arabe de l’azawad), les autres groupes armés, partie intégrante des négociations, vont durement répondre sur le terrain à la longue.  Ce jeu trouble du Mnla, considéré comme le cheval de Troie des jihadistes dans le futur système sécuritaire des régions du nord, risque de peser comme une chape de plomb sur le déroulement et la sincérité des négociations
inclusives inter maliennes de paix. A moins que la communauté internationale représentée par des médiateurs et des négociateurs comme Koenders, le chef de la Minusma et représentant spécial du secrétaire général de l’ONU ne fassent entendre leurs voix en tapant du poing sur la table. Car le gouvernement malien, ni le peuple malien, de mêmes les groupes armés proches, n’accepteront plus jamais un remake de l’ancien accord d’Alger qui avait décidé l’abandon, par les forces armées et de sécurité maliennes, des postes avancés du nord au profit des groupes rebelles. Sinon, la réaction des autres groupes armés nationalistes, on ne dit même pas pro-gouvernementaux, sera fatale et violente en écho dans le septentrion qui risque de s’embraser définitivement. Car on assistera certainement, au  fur et à mesure, à l’apparition d’une floraison de groupes  armés d’auto-défense à caractère ethnique ou tribal, à
l’instar des récents groupes d’auto-défense touaregs Imghad et Alliés(GATIA) du général Gamou et du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad(MPSA) dissident du Mouvement arabe de l’azawad , déjà armés jusqu’aux dents.
Iyad Ag Ghali, dans un tel contexte, sera dans son jardin avec son  millier de combattants du clan Intallah, le patriarche féodal des Ifoghas, pour conquérir et annexer Kidal avec sa puissance de feu, afin d’y établir la  charia islamique avec le soutien du Mujoa qui n’a pas dit son dernier mot. C’est pourquoi, dans ces négociations, on ne doit pas permettre au Mnla, ses satellites et une société civile dirigée par des féodaux, nouvelle venue, de jouer avec le feu et le destin non seulement du septentrion mais aussi et surtout avec celui du Mali et de la nation  malienne qui doit demeurer unie et indivisible dans une paix définitive.
Oumar Coulibaly

SOURCE: Le Katois
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