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Négociations de paix inclusives inter maliennes : Alger sur des feux ardents

L’Algérie, le médiateur dans les négociations inclusives inter maliennes de paix et la communauté internationale ont-ils eu tort de faire confiance au MNLA et dans la coalition des groupes armés rebelles du nord qui dialoguent avec le gouvernement malien ? La question est d’importance car ces négociations balisées par une feuille de route consensuelle cadrée par le respect de l’intégrité territoriale et de la laïcité de l’Etat et censées se dérouler dans la confiance  entre les parties, sont actuellement au point mort, sinon dans l’impasse. Cette situation est due, encore une fois à la surenchère du Mnla qui revient sur sa parole, entrainant dans son sillage la coalition à son obédience. En cas d’échec de ces négociations de la dernière chance, l’Algérie qui s’y est engagée à fond, au détriment du Maroc et du Burkina Faso, perdra certainement sa crédibilité internationale.

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Le MNLA et ses leaders sont entrain de donner des cheveux blancs au président Abdel Aziz Bouteflika et à son ministre des affaires étrangères Ramdam Lamamra. Eux qui croyaient dur comme fer qu’il était possible de canaliser le très versatile Mouvement national de libération de l’Azawad qu’ils ne savaient pas capables de se dédire devant le monde entier. Pourtant c’est ce qui est entrain d’arriver, à la grande stupéfaction des observateurs internationaux présents. Car sa coalition demande l’indépendance ou l’autonomie, en accusant l’Etat malien d’être l’unique responsable de la crise du nord Un refrain déjà entendu, qui ne surprend amèrement que ceux qui ignorent les ressorts psychologiques malsains et les motivations pourtant évidentes de prétendus indépendantistes.

 

 

Une « Bourse » où se joue le destin d’une nation

La France, d’autres pays européens, les institutions internationales, l’Onu en particulier, ont longtemps fait confiance au MNLA et au faux concept de l’Azawad, derrière lequel se cachent de singuliers prédateurs (en Bourse, on dirait des Traiders) dont il a fait la fortune en espèces sonnantes et trébuchantes, en euros, dollars et francs suisses. Mais malheureusement aussi l’infortune des populations du nord prises par lui et ses alliés jihadistes en otage, violentées et massacrées au nom de cette cause indépendantiste illégitime et perdue.

 

Il est vrai que des réalités géo-économico-stratégiques étaient passées par là, au prétexte qu’un Etat n’a pas d’ami mais des intérêts. Mais la communauté internationale est coupable d’avoir laissé faire jusqu’à ce que la situation pourrisse inexorablement, avec son cortège de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité perpétrés par le MNLA et ses satellites d’organisations islamistes fondamentaux liées à AQMI de triste mémoire, sur leur terrain de prédilection, la bande sahélo-saharienne, précisément le septentrion malien et singulièrement la région de Kidal, d’où tout est parti et où tout revient.

 

L’affaire se corse à Alger avec les prétentions de la société civile des chefs de faction et de tribu de la coalition de l’Azawad qui réfute, au nom des populations qu’elle dit représenter, toute légitimité aux groupes armés touaregs dont le MNLA. Elle aussi demande l’indépendance au nom des Azawadiens ou le fédéralisme!

 

 

Ya–t-il eu un clash, conflit d’intérêts entre les chefs de guerre touaregs rebelles et la hiérarchie féodale incarnée par le patriarche Intallah ? Tout semble l’indiquer. Autrement il faudrait croire à l’impossible : une tentative détournée de livraison de leurs vassaux pieds et poings liés par ces nobles chefs de tribus et de factions touaregs aux bandits armés du nord sans foi ni loi. Il ne faut pas oublier non plus l’équation Iyad Ag Ghaly, wanted par les Etats Unis d’Amérique, remis en selle, chouchouté par l’Algérie, qui ne renonce pas à l’imposition de sa charia à Kidal, son fief où il n’attend que de tailler des croupières au MNLA.

 

 

Le septentrion peut redevenir un volcan

De l’autre côté, c’est aussi le branle-bas des représentants de la société civile des groupes signataires de la plate forme d’Alger : le CPA, la CM-FPR et le MAA originel qui rejettent toute idée d’indépendance ou d’autonomie. Mais ils mettent l’accent sur une meilleure gestion, mieux adaptée des régions du nord, sur des projets de développement rigoureux et suivis, avec les populations au centre. Quant à la population civile neutre dépêchée par les soins du gouvernement, en arbitre, elle tente de calmer le jeu en faisant montre de modération et en appelant au sens des responsabilités de tout un chacun.

 

 

Si ces négociations, qui semblent mal partis en dehors de la feuille de route, sont un échec, la responsabilité et celle des groupes armés rebelles indépendantistes seront engagées. La suite logique est la renaissance de violents affrontements inter groupes armés comme à la veille du premier round des accords d’Alger. Les milices d’autodéfense armées entreront évidemment dans la partie et tout le front nord redeviendra un vaste volcan, avec des conséquences inimaginables, à cause non seulement des faiblesses de l’Etat malien, mais aussi et surtout de l’incurie de ceux qui dirigent le monde en dictant leur loi aux nations assujetties.

 

Oumar Coulibaly

 

SOURCE: Le Guido  du   17 sept 2014.
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