C’est encore à Ouagadougou que les mouvements armés se sont retrouvés depuis le lundi 25 août pour harmoniser leurs points de vue avant le 2e round des discussions à Alger annoncé pour le 1er septembre prochain. Comme si Blaise Compaoré dont le pays est une arrière base des rebelles depuis le début de la crise, veut démontrer que son pays reste incontournable dans la résolution de la crise malienne.
Les organisations et mouvements armés du Nord ont entamé lundi des discussions à Ouagadougou pour aboutir à une plateforme commune de revendications avant le début de la deuxième phase des discussions à Alger annoncée pour le début du mois de septembre.
Pour la première fois, on a face à la coordination du trio MNLA, HCUA et MAA, les dissidents de la Coalition des peuples de l’Azawad, la CM-FPR (Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance) et l’autre branche du Mouvement arabe de l’Azawad.
Pour la circonstance, tous les premiers responsables des mouvements armés du Nord du Mali participent à cette réunion d’Ouagadougou. L’objectif est d’aplanir les divergences nées de la présence de certains groupes dits « proches de Bamako » aux prochaines négociations à Alger. « Cette fois-ci, on a vraiment voulu tirer les choses au clair et leur donner une dernière chance et il n’est pas question que l’on revienne en trois parties soit avec le gouvernement malien, soit avec le mouvement de l’Azawad », insiste Mohamed Ramadane, chargé des relations extérieures du Mouvement arabe de l’Azawad :
Les discussions d’Ouagadougou se veulent franches et directes. Elles doivent aboutir à une harmonisation des revendications et à la mise en place d’une commission commune de négociation.
« On va parler à cœur ouvert, de manière franche et sincère pour que nous voyons vraiment toutes les possibilités afin d’harmoniser les points de vue des uns et des autres pour faciliter les discussions à Alger, explique Mossa Ag Attaher, porte-parole du MNLA. Il n’y aura pas de tabou, il n’y aura pas de diplomatie. Nous allons parler entre frères et nous allons essayer ensemble d’harmoniser nos positions ».
La situation actuelle du Nord du Mali requiert un engagement de toutes les parties, selon Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, de la Coalition des peuples de l’Azawad : « C’est très, très important que tout le monde soit ensemble parce que la situation qui prévaut dans l’Azawad aujourd’hui en particulier dans le Sahara ou le Sahel est très inquiétante, elle échappe à tout contrôle ».
Selon les mouvements présents à cette réunion de Ouagadougou, les travaux se déroule sans l’appui de la médiation. Une prise de conscience des mouvements armés dictés par Blaise Compaoré qui reprend ainsi sa main dans le dossier.
Y. C.