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Nations unies : les Casques bleus auraient commis près de 80 abus sexuels en 2014

Près de 80 nouveaux cas d’abus sexuels par des agents des Nations Unies ont été recensés en 2014. Des crimes perpétrés en grande majorité dans des missions de paix, là où les Casques bleus sont censés protéger la population.

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Les nouveaux cas d’abus sexuels commis par des Onusiens en 2014 s’ajoutent à une liste déjà longue. L’an dernier, 79 cas ont été enregistrés, selon unrapport du Secrétaire général, Ban Ki-moon, rendu public dans la plus grande discrétion cette semaine. Des chiffres qui ne représentent que la pointe de l’iceberg, puisqu’une grande partie des abus ne sont jamais dénoncés par les victimes.

Missions de paix : un abus sexuel sur quatre commis sur des mineurs

Plus de six cas sur dix, soit 51 allégations, ont été signalés dans des opérations de maintien de la paix, où les Casques bleus ont pourtant le mandat de protéger les populations les plus vulnérables. Les trois quarts de ces signalements se concentrent en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud et en Haïti. Plus du tiers des plaintes concernent “les formes les plus choquantes d’exploitation et d’atteintes sexuelles”, lit-on dans le rapport . Dans ces environnements hostiles, un abus sexuel sur quatre a été commis sur des mineurs, soit par des Casques bleus, des employés civils, des militaires ou des policiers qui travaillent tous sous l’égide de l’ONU.

(Source : Infogram/Nations Unies)

L’ONU se félicite de la diminution des cas d’abus sexuels

Dans les rangs des opérations de maintien de la paix, “le nombre d’allégations est le plus faible jamais enregistré depuis que les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et les atteintes sexuelles ont été mises en place”, rapporte l’ONU. En 2005, 340 plaintes avaient été enregistrées. En seulement 5 ans, ce chiffre a chuté à 85 cas allégués. Et depuis 2010, le nombre de cas d’abus commis par des agents des Nations Unies continue de décroître dans les rapports officiels de l’Organisation.

(Source : ONU)

“Nous croyons que la diminution du nombre d’allégations d’abus sexuels est le reflet des efforts fournis par l’ONU, les États membres, les communautés locales et nos partenaires au cours de la dernière décennie” a indiqué Ismini Palla, porte-parole des départements des opérations de paix de l’ONU.

Des chiffres trompeurs, selon l’ONG Aids-Free World

Le portrait n’est peut-être pas aussi rose que celui dépeint par les Nations Unies. Ce qui semble être une lueur d’espoir est plutôt perçu comme une tactique pour cacher la réalité dénonce l’ONG Aids-Free World.

Dans une lettre adressée aux États membres, elle accuse l’ONU d’avoir voulu cacher un rapport compromettant rédigé en 2013 par des experts en charge d’évaluer la gestion des cas d’abus sexuels par l’organisation. “Les Nations Unies ne savent pas à quel point le problème des violences sexuelles est répandu puisque les chiffres officiels masquent le nombre de cas qui ne sont pas dénoncés”, écrivent les experts. Selon ce même document, il existerait une “culture du silence” et une “stigmatisation des dénonciateurs”. De plus, de nombreuses enquêtes sont abandonnées en cours de route en raison d’un “manque d’expertise pour recueillir des preuves et un manque de volonté” pour traduire les agresseurs devant la justice.

L’Organisation des Nations Unies se défend d’avoir délibérament caché les conclusions des experts en précisant qu’il s’agit “d’un document interne” pris en compte dans l’élaboration des solutions pour enrayer le problème, indique Ismini Palla.

Tolérance zéro

Pour endiguer le problème, le Secrétaire général de l’ONU réitère des propositions destinées aux États membres et visant à renforcer la “politique de tolérance zéro” au sujet des abus sexuels. Il propose entre autres :

  • la mise en place d’un mécanisme efficace d’enregistrement des plaintes;
  • la création d’un fonds spécial pour les victimes qui aura notamment pour mission d’apporter du soutien “aux enfants nés de femmes victimes d’exploitation sexuelle”;
  • l’adoption d’une convention internationale sur la responsabilité pénale des fonctionnaires de l’ONU ayant commis des crimes dans le cadre d’opérations de la paix;
  • la reconnaissance de toute forme d’abus sexuels comme une faute punie par la loi par tous les États membres;
  • l’imposition d’un délai maximal de six mois pour conduire les enquêtes.

L’ONU dit “veiller à ce que toutes les allégations signalées fassent l’objet d’une enquête approfondie et rapide”. Pourtant, au 31 janvier 2015, seules les enquêtes concernant 18 allégations reçues en 2014 sur un total de 51 avaient été achevées. De plus, quelque 14 enquêtes pour abus sexuels rapportés en 2013 ne sont toujours pas terminées. Plusieurs enquêtes ont aussi été abandonnées, faute de preuves.

Source: jeuneafrique.com

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