Le collectif des épouses de militaires et paramilitaires poursuivis dans l’affaire des bérets rouges disparus accuse le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga d’avoir «une part de responsabilité dans le dossier du 30 septembre 2013». Pour ce collectif, «l’interpellation de Soumeylou Boubèye Maïga fera éclater la vérité».
La mise en liberté provisoire du général Yamoussa Camara et la levée du contrôle judiciaire du général Ibrahim Dahirou Dembélé ont été appréciées par le collectif des épouses de militaires et paramilitaires poursuivis dans l’affaire des bérets rouges disparus. Cependant, cette situation n’a pas affaibli le mouvement de contestation.
Dans un manifeste signé par la présidente, Dembélé Madina Sissoko, le collectif exprime sa détermination à poursuivre le combat jusqu’à la mise en liberté provisoire de tous les détenus ou la tenue rapide d’un vrai procès, la seule et l’unique exigence du collectif.
«Le collectif se réjouit de la mise en liberté provisoire du Général Yamoussa Camara et de la levée du contrôle judiciaire du Général Ibrahim Dahirou Dembélé par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako, au cours de son audience du vendredi 26 janvier dernier», indique le manifeste.
Aussi, les épouses de militaires inculpés se disent convaincues du vide juridique du dossier du 30 avril 2012, communément appelé dossier des bérets rouges. «Nous constatons que les autorités politiques tentent vainement de faire traîner le procès du Général Amadou Aya Sanogo et ses coaccusés en les maintenant injustement en prison. Ceci, afin de distraire le peuple malien à travers l’ouverture d’une autre procédure en l’occurrence l’instruction du dossier du 30 septembre 2013», selon le document.
Pour les membres du collectif, toutes ces démarches de la part des nos autorités visent à chercher désespérément un motif pour continuer à garder injustement en prison le Général Sanogo et sa suite. Pour preuve, ajoute le manifeste, tous les auteurs des évènements du 30 septembre ont été libérés par les autorités politiques de l’époque.
«L’implication de l’actuel Chef du gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga alors ministre de la défense dans les évènements du 30 septembre ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Le citoyen lambda sait l’implication de l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits. Dans ces conditions si on veut réellement que la vérité éclate dans cet autre dossier, nous pensons que les autorités judiciaires doivent l’interpeller», soutient le collectif.
Zan Diarra
Soleil Hebdo