À 67 ans, dont 51 dans la musique, Mamadou Koko Dembélé tient toujours bon. Tenace, il continue toujours de prêcher, entre autres, l’amour, la tolérance, l’espoir, la probité, la paix et la cohésion sociale.
Koko Dembélé est « mortifié » par l’insécurité dans la région de Mopti. Lui qui y est né en 1954 tire également sa richesse musicale et son engagement rastafari de la diversité culturelle de cette zone, minée aujourd’hui par la guerre. Il a le cœur triste, dit-il, « à cause de toutes ces personnes victimes de la barbarie humaine, qui meurent tous les jours au Pays dogon ».
Polyglotte
Issu d’une famille de griots, il était difficile à ce polyglotte, qui maitrise les langues de nombreuses ethnies du Mali, de se défaire de la musique. Dès tout petit il s’exerce à la percussion auprès de son père, avant d’être plus tard piqué par « le virus de la musique ». Dans les années 70, après un passage éphémère dans diverses écoles francophones de Mopti et de Bandiagara, Koko opte pour une carrière musicale. Il devient alors le guitariste solo du célèbre groupe de régional « Orchestre Kanaga de Mopti ». Il s’impose rapidement comme le principal chanteur de la formation après ses brillantes prestations au Festival de la Zone Afrique II de Dakar, en 1982, et à celui des Musiques métisses d’Angoulême (France), en 1983, ce qui lui permettra de rencontrer avec des groupes du monde entier.
En 1993, le rastaman se lance dans une carrière solo à Abidjan, en sortant Amagni, une chanson qui dénonce le mensonge, le vol, la corruption et exhorte les hommes à devenir dignes et bons. « Le choix de la capitale ivoirienne n’était pas vain. À l’époque, c’était la plateforme incontournable du show biz africain. Et c’est dans cette ville qu’il va faire la connaissance de plusieurs grands noms de la musique, notamment Boncana Maïga Maestro », explique son manager, M. Ali Castro. Sa collaboration avec le Maestro aboutira en 1993, à l’album Baguiné (La patrie en dogon).
Succès
Coup d’essai, coup de maître. L’album obtiendra un énorme succès commercial, même en dehors du continent africain. Surtout au Brésil, où le reggaeman est très apprécié. En avril 1997, il fut le 4ème invité de marque, après Nelson Mandela, Michael Jackson et Paul Simon du 18ème Festival brésilien de Olodum.
Actuellement, après 20 ans de carrière solo, le « Fils du Bani » n’entend pas arrêter de prêcher la paix, d’autant plus que le terrorisme continue de sévir dans sa Baguiné natale.
Aly Asmane Ascofaré
Source : Journal du Mali