Bernard Dakouo, un conseiller de la commune rurale du Mandé, veut changer les habitudes de gouvernance dans sa commune. Samedi dernier (18 février), face aux journalistes, il a dénoncé ce qu’il appelle les dérives de la nouvelle équipe municipale dont la liste des commissions de travail a été rejetée par le préfet de Kati, la tutelle mise en place par l’Etat.
Selon Bernard Dakouo qui travaille à la mairie comme conseiller depuis 2004, la vie d’une commune dépend des commissions. Le problème, c’est que le nouveau maire du Mandé aurait mis en place des commissions en violant la loi qui garantit à chaque conseiller de s’inscrire dans la commission de son choix. «Lors du dernier conseil, j’ai dit que les choses ne se passent pas comme ça », a déploré Bernard Dakouo.
Mais le maire et ses soutiens n’auraient pas écouté les mises en garde de Dakouo qui dit avoir même présenté les preuves documentaires. Et le 31 janvier dernier, le préfet a pris une décision de rejet de la liste pour vice de forme. Toutefois, l’équipe municipale ne s’est pas conformée encore à la loi, car deux commissions (celles de la santé et du foncier) étaient envoyées en mission après la décision du préfet.
Autre reproche formulé par Bernard Dakouo, c’est la mise en cause du bilan de l’équipe précédente, notamment la gestion financière. En effet, dans les villages de la commune, la nouvelle équipe met en avant une dette colossale de près de 100 millions de F CFA. «C’est une fuite en avant ; au lieu de travailler, ils préfèrent mentir », renchérit Amara Diallo, un autre conseiller qui a aussi servi à la mairie au sein de l’ancienne équipe.
Bernard se dit étonné d’autant plus que l’actuel maire était le conseiller chargé des questions financières pendant 7 ans. D’autres pratiques révoltent ce conseiller au point qu’il a saisi un huissier de justice pour vérifier des faits. En effet, alors que le nouveau maire pointe du doigt des difficultés financières, il y a des travaux entamés dans la mairie sans appel d’offres.
Il s’agit notamment des travaux de peinture de certains locaux de la mairie et la construction de nouvelles toilettes. «Si c’est l’argent du maire, ça peut aller. Mais si c’est l’argent de la mairie qui est utilisé pour ces travaux, je vais porter plainte», a affirmé Bernard Dakouo. En clair, le maire devra justifier à l’huissier l’origine du fonds utilisé pour faire ces travaux pour lesquels les conseillers n’ont pas été consultés.
En fin, le nouveau maire est critiqué par Bernard et ses amis pour avoir donné un préavis de licenciement au contentieux de la mairie, un contractuel. Selon Bernard, cette décision en temps de vache maigre pourrait coûter cher à la mairie, car le contentieux qui a un contrat de 5 ans pourrait gagner en cas de procès. Le maire avance l’argument que le contractuel aurait été recruté dans des conditions irrégulières.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain