Mercredi 25 avril 2018, l’Afrique du Sud a subi une nouvelle journée de manifestations. Près de 10 000 personnes étaient dans les rues d’Afrique du Sud pour protester contre les nouvelles mesures qu’apporte le gouvernement. Il s’agit de l’introduction d’un salaire minimum de 1,3 euros par heure.
Les Sud-Africains sont descendus dans les rues le mercredi dernier pour protester contre les nouvelles mesures du gouvernement en ce qui concerne les salaires. Les travailleurs doivent être désormais payés en raison de 1,3 euros, l’heure. Cette mesure constitue selon les manifestants une honte. C’est ce que nous dit Martin Kgaladi, un manifestant, « Vingt rands l’heure, c’est une honte ». Selon certains manifestants, « C’est un retour en arrière, vingt-quatre ans après l’avènement de la démocratie », affirme Martin Kgaladi qui poursuit en ajoutant : « pendant le régime de l’apartheid, on nous empêchait de faire la grève. »
Sur les pancartes des grévistes, on pouvait lire : « On demande un salaire pour vivre, pas un salaire minimum », « Défendons le droit de faire la grève ».
Cette politique de salaire minimum doit rentrer en vigueur à partir du mardi 1er mai 2018. Cela constitue selon les manifestants une première en Afrique du Sud.
Il faut noter que Cyril Ramaphosa fait du développement économique et industriel la priorité des priorités.
Les manifestants dénoncent également l’introduction d’une autre loi qui, à leurs dires, constitue un moyen pour le gouvernement de limiter leur droit de grève.
Des grévistes voient dans ces nouvelles mesures un recul de leur démocratie. C’est le cas pour Mntomzi Ngxazana, manifestant, qui constate : « On s’est battu pour être libre et on dirait qu’on revient en arrière. »
Cette grève qui paralyse beaucoup de secteurs et beaucoup de villes en Afrique du Sud répondait à l’appel de la deuxième fédération syndicale du pays, la Saftu. D’autres partis se sont mêlés de ce mouvement de grève.
Par ailleurs, il convient de noter que la grande centrale syndicale du pays, la Cosatu, n’a pas suivi ce mouvement de grève. La Cosatu qui est une véritable alliée du gouvernement trouve la nouvelle mesure favorable aux travailleurs.
Les manifestants dénoncent le capitalisme de Cyril Ramaphosa
Il convient ici de noter que ce pays est victime d’une vague de manifestations dans ces derniers temps. Depuis le jeudi 19 avril 2018, des manifestations sont devenues récurrentes au cours desquelles il y a eu des pertes en vies humaines parmi lesquelles des enfants. Ces manifestations ont continué jusqu’au lundi. Le but de ces marches violentées par les forces de l’ordre était de demander le départ du Premier ministre de la province de Mahikeng.
L’après-Zuma a tendance à devenir assez tendu pour Cyril Ramaphosa. Sûrement, ces vagues de protestations le feront oublier son prédécesseur qui doit encore comparaitre devant les tribunaux pour répondre à des actes de corruption qui lui sont reprochés. L’Afrique du Sud ne connait plus de répits dans ces derniers temps.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays