Lors de leurs interventions, les chauffeurs de camion ont crié leur désolation. Ces conducteurs de gros porteurs trouvent « moche » la décision du Sénégal de fermer sa frontière avec le Mali suite aux injonctions de la CEDEAO. Ils trouvent illégitime ces sanctions imposées au Mali et demandent à l’État du Sénégal de suivre « la volonté des maliens qui ne font que suivre leur leader ».
« La CEDEAO est là pour les chefs d’État. Où était-elle quand le président guinéen dilapidait l’argent de son pays ? Les maliens se sont mobilisés pour mettre fin à la gabegie qui avait lieu à la tête de l’État et vous vous opposez à cela », tempête un chauffeur qui appelle les chefs d’État à œuvrer pour l’intérêt de leurs peuples.
Abordant leur situation à Moussala, les chauffeurs dénoncent les conditions « dans lesquelles on nous parque ici ». « Personne ne se soucie de notre bien-être. Dans cette cour, il n’y a ni toilette, ni eau, ni électricité. Aucune autorité n’est venue s’enquérir de notre situation et c’est déplorable », dénonce vigoureusement un autre conducteur qui souhaite une mesure d’exception pour « laisser passer ceux qui sont là depuis des jours ».
Des acteurs maliens du transport routier ont participé à ce rassemblement qui, selon ses organisateurs, n’est que le premier pas d’une série d’actions en vue d’une levée de la fermeture des frontières terrestres.
Le 12 janvier, la Conférence des chefs d’État de la CEDEAO a demandé aux États membres de fermer leurs frontières avec le Mali, de suspendre les transactions financières avec ce pays, en dehors des produits de première nécessité. Ces sanctions sont une réponse à ce que l’institution sous régionale considère comme une absence de volonté des autorités malienne de transmettre le pouvoir aux civils dans un délai raisonnable.