« Dans le contexte actuel de notre pays, il est quasiment impossible de faire l’unanimité », indique l’ancien Premier ministre du président déchu Ibrahim Boubacar Kéïta avant de préciser qu’aucun profil choisi ne pourrait faire taire les critiques. Car les attentes sont nombreuses, fait-il comprendre.
Moctar Ouane, un fin diplomate
Toutefois, il reconnait au Premier ministre de la transition, Moctar Ouane, nommé le dimanche 27 septembre 2020, des qualités inestimables. « Sa réputation de fin diplomate expérimenté, aussi bien en tant que représentant du Mali aux Nations unies que ministre des Affaires étrangères mais aussi en tant que conseiller diplomatique à l’UEMOA et dernièrement délégué en charge des questions de sécurité de l’UEMOA plaide pour ses compétences en matière de connaissances diplomatiques », lâche M. Mara pour indiquer ensuite qu’un diplomate est celui qui sait trouver les mots justes pour apaiser les cœurs, qui a le sens aiguisé de l’écoute. À l’en croire, ces qualités seront indispensables pour la bonne gestion de cette transition de 18 mois qui s’est ouvert au Mali, depuis le vendredi 25 septembre 2020 à travers l’investiture du président et du vice-président de la transition.
Des nominations équilibrées
Selon le président du parti Yéléma, le souhait aujourd’hui au Mali est l’instauration d’une transition neutre, débarrassée de toute ambition politique. C’est pourquoi il préconise pour la formation du gouvernement de la transition de retenir des personnalités civiles non politiques. Cela afin d’éviter tout favoritisme lors des élections prochaines sur lesquelles cette transition devra travailler. Aux dires de M. Mara, le Premier ministre Moctar Ouane répond à ce profil recherché puisque celui-ci n’a pas d’appartenance politique affichée, explique-t-il. Cela reste de même pour le président et le vice-président de cette transition. « Par définition, un militaire est neutre en politique », a-t-il indiqué avant de souligner l’équilibre dans les choix jusqu’ici faits : « Le bon compromis est là. Le président de la transition est un civil, ancien militaire. Le vice-président est un militaire d’actif. Le Premier ministre est un civil neutre et ayant un profil plutôt de diplomate. Là il y a un certain équilibre. »
« Le M5-RFP reste-t-il le grand perdant ? »
À cette question, l’ancien Premier ministre Mara explique que pour le moment, il reste le gouvernement et le Conseil national de transition, qui est l’organe législatif de la transition. Il espère donc que le M5 en tant qu’acteur majeur de la chute du régime IBK sera représenté. À l’en croire, « il est indispensable aujourd’hui que les Maliens se retrouvent autour de cette transition ». Certes, « le casting ne peut pas être parfait. Faisons avec ce qui est disponible et essayons d’accompagner du mieux que nous pouvons pour que la transition arrive à atteindre ses résultats », a-t-il recommandé au cours de cette émission télévisée.
La position de la Cédéao jugée logique
S’agissant de la levée des sanctions de la Cédéao contre le Mali, levée conditionnée à la publication de la version finale de la charte qui enlèvera la possibilité de remplacement du président de la transition par le vice-président en cas d’empêchement de ce dernier, M. Mara trouve cette position logique. Le vice-président peut remplacer le président en cas d’indisponibilité temporaire. Cela est acceptable, reconnait-il, mais en cas de vacance de pouvoir, il faudrait choisir un nouveau président conformément au mode de choix du président, indique-t-il. « C’est une précaution qui n’est pas inutile. Il faut que nous acceptions de corriger la charte de transition pour que le vice-président soit cantonné à un rôle de vice-président », a-t-il recommandé.
Notons que le gouvernement de transition devra être connu ce mardi 29 septembre 2020.
Fousseni Togola
Source: Journal le Pays-Mali