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Mountougoula : ECHANGE DIRECT ENTRE LE MAIRE ET SES ADMINISTRES »

La gouvernance est un enjeu majeur de développement. Au niveau des collectivités, plus précisément des communes, la bonne gouvernance suppose une implication effective dans le suivi de la gestion des affaires publiques. Convaincus de cela, les jeunes de la commune rurale de Mountougoula, en collaboration avec le Mouvement international pour la renaissance d’une Afrique unie (MIRAU-Mali), ont organisé un espace d’échange entre les citoyens et le maire Daouda Diarra, sur la gestion de la commune.

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La rencontre s’est déroulée mercredi  à la mairie au moment même où se tenait à Bamako, l’Espace d’interpellation démocratique (EID). L’espace d’échange a regroupé les autorités politiques, administratives et traditionnelles, des représentants de la presse, et près d’une centaine d’habitants de la commune.

L’initiative était destinée à renforcer le dialogue social entre les élus et leurs administrés en vue de promouvoir la rédevabilité sociale.

Cinq difficultés majeures pesant sur la commune figuraient au centre des échanges entre les citoyens et le maire : l’accès aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable), l’emploi des jeunes, l’état défectueux du marché principal, l’épineuse question de la gestion foncière,  l’absence de lieu de divertissement pour les jeunes.

A ces préoccupations, Daouda Diarra a tenté, tant bien que mal, d’apporter des réponses pour rassurer une population dont la majorité des représentants a déploré le manque de suivi par la mairie, des actions  de développement socio-économique initiées dans la commune.

L’édile a expliqué que sur le plan sanitaire, trois maternités ont été construites et que le salaire du chauffeur de l’ambulance est à charge de la mairie. En ce qui concerne les activités de l’Association de santé communautaire (ASACO), ce sont, estime-t-il, les citoyens qui doivent assurer le suivi. Le rôle de la mairie est de les accompagner.

Répondant à une interpellation sur la faiblesse du niveau scolaire des élèves,  l’élu a fait remarquer qu’il s’agit d’un problème national et que cela est aussi une conséquence du faible niveau des enseignants.

La question du bitumage de la route principale de Mountougoula a été également abordée.  Le mairie assure avoir introduit  une requête à cet effet, auprès des autorités compétentes mais sans résultat pour le moment.  Toujours selon l’édile, 13 personnes sont mortes en 2012 par accident sur cette route  très fréquentée par les camions.

La question de la seule femme a avoir pris la parole avait trait à l’accès à l’eau potable : « On se réveille très tôt le matin pour aller chercher de l’eau au château. Un  jour, l’eau coule,  l’autre il n’y a pas une goutte. Et pendant la journée, inutile de se fatiguer. Nous vivons un vrai calvaire», a témoigné la dame. Elle assure être restée sur sa faim après la réponse du maire sur ce problème, tout comme d’autres participants qui s’intéressaient à la gestion foncière.

Les échanges devinrent très vifs  quand le président de l’organisation locale des jeunes, Bourama Bagayogo, évoqua la création de foyers de jeunes et l’attribution de terrains de sports. Sur un ton  grave, il estima que « les jeunes méritent mieux » que la manière dont ils sont traités.  Piqué au vif, le maire répliqua : « On a déjà tout fait pour les jeunes.  Quand on parle d’éducation, c’est des jeunes qu’on s’occupe. Quand parle de santé, c’est encore pour les jeunes. Les réserves foncières ne m’appartiennent pas.  Et ce n’est pas par la force que les jeunes vont avoir leurs terrains de sports. C’est par le dialogue et la négociation. Ils n’ont qu’à aller voir le chef de village qui est leur père. C’est lui qui est compétent pour l’attribution des terrains.  Moi je peux ensuite plaider leur cause ».

Au final, l’exercice d’échange entre le maire et ses administrés a été très fructueux. Il a donné l’occasion aux citoyens  ordinaires de Mountougoula de faire remonter leurs préoccupations. Il faut espérer que l’exercice ne sera pas sans suite.

Alhoudourou A. MAÏGA

 

source : essor

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