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Mot de la semaine : Kidal

Enfin, un autre Premier ministre du Mali, en l’occurrence Soumeylou Boubèye Maiga, a foulé de nouveau le sol de la capitale de l’Adrar des Ifoghas après la malencontreuse et sanglante visite de Moussa Mara en 2014. Ce voyage, bien que symbolique pour un Premier ministre et même pour les autorités de Bamako, a défrayé la chronique et suscité beaucoup de commentaires des différentes rédactions. En effet, pour certains, il a tout juste permis au chef du gouvernement de se présenter aux maitres des lieux que sont les membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, CMA, sans jamais régler les problèmes de fond. Pour d’autres, il était nécessaire, pour marquer la présence, ne serait-ce que symbolique, de l’Etat dans une zone dont le contrôle a échappé aux autorités légitimes du Mali.

Les partisans de cette visite exultent du fait que, contrairement au Premier ministre Mara, Soumeylou Boubèye Maiga a relevé un défi, sinon vaincu le signe indien qui interdisait à un chef de gouvernement de se rendre à Kidal sans effusion de sang. Pour ses détracteurs qui n’ont pas manqué d’inonder les réseaux sociaux et autres plateformes de discussion, des conditions posées par les enfants gâtés de la République que sont les membres de la CMA pour que le PM du Mali foule le sol d’une partie de ce même pays sont exorbitantes. Ils ont beaucoup épilogué sur l’ardoise très salée que les autorités maliennes auraient réglé pour aller tout simplement s’exhiber devant les caméras du monde à Kidal.

La question que beaucoup de citoyens se posent est celle de savoir si, réellement, la huitième région est encore dans le giron de l’Etat malien. Autrement, comment comprendre que toutes les autres régions du nord-Mali, à savoir Tombouctou, Gao, Ménaka, Taoudénit soient d’accès facile pour les autorités, mais, pour Kidal, qu’il faut demander la permission aux membres de la CMA. Ces derniers exerçant allègrement leur autorité sur une partie du  territoire  malien, sous le regard complaisant de la communauté internationale. A qui la faute si Kidal échappe au pouvoir central ? Sûrement aux autorités actuelles qui ont fortement contribué  à l’exacerbation de la crise, non seulement par un  manque de vision cohérente mais, aussi et surtout,  par la non application de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Cet Accord, de l’avis de beaucoup d’observateurs, serait difficile d’application, parce qu’il est, à la fois, non inclusif et, surtout, porterait  en lui les germes de la fin du Mali tel que hérité des pères de l’indépendance. C’est sûrement pour éviter d’endosser cette lourde responsabilité, celle d’être à la base de la partition du pays que les autorités maliennes sont à la manœuvre.

En tout état de cause, nombreux sont les Maliens qui souhaitent enfin voir le  Président de la République  prendre son hélicoptère de commandement, et cela dans un bref délai, pour atterrir à l’aéroport de Kidal, partie intégrante du Mali, un et indivisible.

Youssouf Sissoko

Source: infosepte

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