Le monument dédié aux tirailleurs sénégalais massacrés lors de la révolte du camp de Thiaroye, situé non loin du Tribunal de grande instance de la commune III, a été rénové par la Fédération des Mariannes du Mali, avec le soutien de ses partenaires burkinabés. La réception a été faite, le mercredi 15 septembre, sous la présidence du Directeur général de la Gendarmerie, le Colonel-major Sambou Minkoro DIAKITE, représentant le ministre de la Défense et des anciens combattants ; et plusieurs membres de la Fédération des Mariannes. L’inauguration a été couplée à un dépôt de gerbe de fleurs en hommage aux martyrs.
Le monument dédié aux tirailleurs sénégalais tués à Thiaroye était dans un état très délabré. Inauguré en 2001 par le Président Alpha Oumar KONARÉ, il était devenu un dépotoir d’ordures et un nid des bandits. Grâce à la Fédération des Mariannes du Mali, avec le soutien des amis burkinabés, une seconde vie a été donnée audit monument.
Le représentant de la Fédération des Mariannes, Arouna BARRY, a déploré que ce monument important était devenu dangereux, insalubre et impraticable. Selon lui, en rendant propre cet endroit symbolique, il s’agit de rendre hommage à nos pères et grands-pères qui se sont battus pour la France durant la deuxième guerre mondiale, mais massacrés le 1er décembre 1944 lorsqu’ils ont juste réclamé leurs droits de démobilisation.
« Ils sont de nombreux morts de diverses nationalités fusillés au camp militaire de Thiaroye à 15 km de Dakar par l’armée coloniale. Le nombre de personnes fusillées fait encore mystère », a déclaré M. BARRY.
Le représentant des anciens combattants a beaucoup apprécié cette initiative de la Fédération des Mariannes du Mali et de ses partenaires. Il a regretté le fait que le devoir de reconnaissance soit négligé au Mali.
« Les anciens combattants méritent cela, ils ont donné leur vie à la France pour le combat de la liberté. Leur action et leur bravoure sur le terrain, lors de la deuxième guerre mondiale, ont permis à la France de fléchir conduisant les pays francophones à l’indépendance », a rappelé le représentant des anciens combats.
Le Directeur général de la Gendarmerie, le Colonel-major Sambou Minkoro DIAKITÉ, a indiqué que la réhabilitation de ce monument était un devoir de mémoire et le témoignage de la reconnaissance.
« Ces combattants de diverses nationalités ont apporté la part de l’Afrique à la sauvegarde de l’Afrique, à la conquête de l’humanité. C’est à leur retour en Afrique qu’ils ont payé le prix élevé du sang », a regretté le Directeur de la Gendarmerie.
PAR MODIBO KONÉ
Source : Info-Matin