Alors qu’à l’issue des premiers matchs, on en était à se demander si finalement une seule équipe africaine pourrait se qualifier pour la phase suivante, aujourd’hui, ce sont quatre des cinq représentants de l’Afrique qui ont des chances de jouer les huitièmes de finales. Naturellement, les unes sont plus proches de cet objectif que les autres. Mais mathématiquement, seul le Cameroun de Samuel Eto’o est éliminé.
Pour le reste, à l’image des Fennecs algériens, auteurs d’une somptueuse victoire contre les Sud-coréens (4-2) ou encore des Super Eagles, victorieux des Bosniens (1-0), l’Afrique a encore quelques cartes en main. Ce regain d’espoir, qui ressemble bien à un retour vengeur ; on le doit à une sorte de métamorphose dans le jeu des équipes africaines.
Comme tétanisés au départ par l’enjeu de la compétition ou complexés devant leurs adversaires respectifs, les Africains avaient jusqu’ici produit un jeu en déca de ce que l’on attend d’eux. Alors qu’elles regorgent toutes des vedettes capables de rivaliser avec n’importe quelle star du ballon rond à travers le monde, les équipes africaines avaient relativement déçu, par leur manque de motivation et le peu de détermination qui transparaissait des premières rencontres qu’elles avaient livrées. A cela, s’ajoutaient des déchets techniques comme les centres mal ajustés, les passes approximatives, une panne d’inspiration et un manque d’efficacité plus que révoltant.
Mais ces quelques lacunes auront quelque peu disparu à la faveur de leurs deuxièmes matches. Naturellement, on peut toujours déplorer l’élimination du Cameroun et la défaite concédée par les Ivoiriens contre les Colombiens. Mais on se sera régalé avec les prestations des Ghanéens face à l’Allemagne (2-2), des Nigérians contre les Bosniens et des Algériens devant les Sud-coréens. En effet, si comme on l’aurait souhaité, les Black Stars n’ont pas vaincu la Mannschaft, les joueurs ghanéens auront tout de même produit un jeu qui confère de la fierté à toute l’Afrique. Tenir tête au géant allemand et le contraindre même à courir après le score pendant une bonne partie de la rencontre demeureront, de la part de l’équipe ghanéenne, un souvenir inoubliable. Pour s’offrir un tel mérite, le Ghana a joué décomplexé et a fait valoir sa grinta. Un bémol cependant. La défaite concédée face aux américains pourrait peser de tout son poids à l’heure du décompte final.
Du côté du Nigéria, après le décevant nul vierge contre l’Iran, on s’est quelque peu ressaisi. Face aux Bosniens, les Super Eagles ont montré plus d’audace, tout en se conformant fidèlement à la tactique mise en place par Stephen Keshi. C’est ainsi qu’ils ont récolté l’unique but de la rencontre, sans cependant oublier leurs arrières. Avec quatre points en poche, ils peuvent espérer une qualification au terme du match contre l’Argentine de Messi, déjà qualifiée.
Enfin, face aux Sud-coréens, les Fennecs ont, hier, livré une rencontre plaisante. Certes, sur le plan de la possession de la balle et de l’animation technique du jeu, les Algériens n’en étaient pas à leur première. Mais devant la défense sud-coréenne qui, pendant la première période notamment était à la fois tatillonne et relativement distraite, les Fennecs ont fait montre d’une efficacité redoutable, en marquant quatre fois. Dans ce groupe et au regard de la forme des différentes équipes qui le composent, l’Algérie aussi peut espérer une qualification pour les huitièmes de finale, sa première !
Mais pour que ces espoirs puissent se concrétiser, les équipes africaines, avec à leurs têtes les encadrements respectifs, ont besoin de tirer les leçons des matches déjà joués. Toutes ont en particulier besoin de demeurer motivées et déterminées. La défaite fait en effet partie de la compétition. Mais les équipes africaines, comme toutes les autres, doivent se rappeler qu’elles y sont pour gagner et pour faire rayonner les pays dont elles sont les représentantes.
Ce lien avec la patrie mère et le sens de l’honneur qui l’accompagne doivent les habiter durant toute la compétition. Il leur faut également demeurer sereines et concentrées sur toute la durée d’une rencontre. En effet, on a observé que, quand leurs équipes sont en phase de gagner un match, beaucoup de joueurs se laissant aller à une certaine euphorie prématurée, relâchent trop tôt la bride. Ce qui peut, selon les rencontres, se révéler une erreur fatale.
