DESIGNATION DES MEMBRES DE L’AIGE; NOUS REJETONS
En total accord avec les vagues de d’indignations, de protestations, et de condamnations suscitées par le récent choix des membres de l’Autocrate Indépendante de la Gestion des Elections (AIGE), nous Collectif des Associations Musulmanes du Mali exprime notre indignation et notre stupéfaction face à l’exclusion par le rejet de la liste du Haut Conseil Islamique du Mali : la faitière de la Communauté musulmane du Mali.
– Respectueux des valeurs républicaines de la République du Mali,
– Soucieux d’une image positive du Mali dans le monde, de la préservation de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale, du respect des libertés individuelles et collectives dans un Etat démocratique,
– Conscients de la nécessité d’une Transition pour faire face à la situation sécuritaire, politique, économique, sociale et culturelle du Mali actuel,
– Disposés à collaborer étroitement et efficacement avec les pouvoirs publics pour l’éradication de toute forme d’injustice et d’exclusion,
– Signalant à la transition malienne que dans tous les contextes, les questions touchant à la foi des hommes, quelles qu’elles soient comme les différentes lois les régissant, doivent être traitées avec la plus grande circonspection, eu égard à l’irréversibilité des dérives qu’elles peuvent entrainer,
– Inquiets de l’exclusion, et le rejet de notre Communauté à travers sa sous-représentativité dans les instances de prise de décision sous couvert d’une fallacieuse laïcité négative, intolérant, agressive, en un mot une laïcité-athée dans un pays à 90% de croyants.
C’est avec surprise, stupéfaction et amertume que nous (Collectif des Associations Musulmanes du Mali), avions appris le rejet de la liste du Haut Conseil Islamique du Mali par la Commission du tirage au sors, au niveau de l’AIGE, Cela après une énième exclusion par le décret portant nomination des membres du Comité d’Observation Stratégique (COS), de la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution du Mali, etc.
A cet effet, nous, membres du Collectif des Associations Musulmanes du Mali, déclarons ce qui suit :
Réaffirmons ici, avec force, que nous apprécions la nomination d’une nouvelle structure chargée de l’organisation des élections au Mali :l’AIGE. Cela est une recommandation des ANR, car à côté des nombreux acquis, celle du passé a montre des signes de faiblesse, de lacunes, et même d’obsolescence face aux contextes actuel,
Constatons avec regret et amertume que depuis bientôt un certain moment, notre Communauté est victime d’une marginalisation atroce, d’une exclusion dans presque toutes les instances de décisions, dont la plus récente est le rejet de la liste du Haut Conseil Islamique du Mali concernant les membres de l‘AIGE.
Condamnons avec la dernière vigueur, les dérapages, le rejet, et l’exclusion systémique de la Communauté musulmane à travers ce rejet portant nomination des membres de l’AIGE sans aucune justification sérieuse. Et pourtant sur le plan personnes ressources qualifiées, nous disons haut et fort que notre structure dispose de compétence avérée en la matière. C’est surtout la personne du Dr Mamadou Diamoutani qui a plus de dix années d’expérience en matière électorale, et c’est lui qui aujourd’hui forme beaucoup de partis politiques et associations de la société civile sur les questions électorales. Le disqualifier est un mépris intolérable pour notre communauté.
Prenons acte de cette exclusion dont la Transition serait la seule responsable des conséquences qui peuvent en découler. Car, nous ne serons plus otages ou esclaves d’une Transition qui méprise et rejette notre communauté.
Le Collectif des Associations Musulmanes du Mali informe toutes les organisations et associations musulmanes qu’elles entendent restées mobilisées et de répondre au besoin aux appels en tout moment et en tout lieu pour la défense de l’Islam et de nos valeurs de société.
Et pour l’atteinte de notre objectif, nous utiliserons tous les moyens légaux pour nous faire entendre. Car, d’après un adage « tout ce qui se fait sans toi, se fait contre toi ». A bon entendeur, salut !
Mohamed KIMBIRI Président du COLLECTIF
Source: Le Républicain