Comme sur un air de vengeance, le nouveau ministre de la Réconciliation tire sur tout ce qui bouge au sein du département qu’il dirige depuis moins d’un mois. A peine installé, le ministre a commencé à relever les cadres plutôt de manière cavalière.
Censé être un département stratégique, capable de réunifier le cœur de tous les Maliens, le ministère de la Réconciliation semble aujourd’hui le département qui divise le plus. La preuve : on n’y rencontre que des peaux blanches tant au niveau du cabinet qu’au nombre des usagers et visiteurs.
Ce ministère est-il uniquement fait pour les ressortissants du Nord ou les peaux blanches pour se faire une place au soleil ? La question vaut son pesant d’or. Si Sidi Mohamed Ould Zahaby avait géré les affaires de manière lâche et louche, il ne faudrait cependant pas s’attendre à un miracle sous Mohamed El Moctar. Il est loin d’être la personne indiquée pour apaiser les cœurs.
A peine nommé, le ministre se livre à des pratiques qui n’honorent pas la fonction ministérielle. Pourquoi tant d’aigreur de la part du ministre El Moctar ? Est-ce parce qu’il était resté longtemps sevré des délices du pouvoir ? Les interrogations planent.
De source proche, il nous revient qu’un des conseillers techniques de son ministère a passé un sale quart d’heure à cause du comportement malsain de notre ministre. Il nous revient que ce conseiller, malade, a été informé par le ministre de son limogeage au prochain conseil des ministres (hier mercredi, Ndlr).
Le fait de changer une personne n’est pas un mal en soi, mais, en l’occurrence, c’est la manière qui a fait défaut, car se débarrasser d’un cadre comme si c’était une vulgaire personne n’est pas digne de quelqu’un qui a une connaissance affinée de la haute administration. Comme si cela ne suffisait pas, lors de son tout premier conseil des ministres, un chargé de communication de son ministère, membre du Gatia, a été relevé de ses fonctions avant d’être réintégré le lendemain.
C’est une chargée de mission du même ministère, non affiliée à un quelconque groupe armé, qui sera malheureusement renvoyée sans management à la place de celui qui devait l’être. Etre proche d’un groupe armé donne-t-il droit à un statut de super Malien ? En tout cas, les privilèges dont bénéficient les membres des groupes armés laissent penser que c’est bien le cas. Reste à savoir si, après l’exécutif, le pouvoir judiciaire se soumettra à son tour à la nouvelle donne.
La question des changements sempiternels sous IBK suscite le débat chez bon nombre de personnes. D’aucuns pensent qu’avec quelques mois au sein d’une structure, il est difficile de faire valoir ses compétences. Dans tout cela, c’est le peuple qui souffre.
Nous y reviendrons !!!
A. D.