Le regain de dynamisme noté au niveau du Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa), c’est la concrétisation d’une vision, comme le précise, dans cet entretien, Mohamed Albachar Touré, pur produit de cet Etablissement public à caractère administratif (Epa), la seule structure qu’il a connue dans sa vie active. En effet, dès sa nomination au poste de directeur général, il a entrepris des réformes dont les résultats sont salués par le Conseil d’administration qui a tenu sa 26è session, le mardi 30 janvier 2018. A l’issue de laquelle des mesures fortes ont été prises pour lui permettre de poursuivre les actions de développement et de modernisation du Fafpa dont le rôle stratégique dans la politique nationale de formation professionnelle ne se discute plus.
Aujourd’hui-Mali : M. le Directeur général, quand on dit Fafpa, que faut-il comprendre plus exactement ?
Mohamed Albachar Touré : Le Fafpa est un Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) que le Gouvernement a mis en place pour contribuer à la mise en œuvre de sa politique en matière de formation professionnelle continue, qualifiante et par apprentissage.
De façon concrète, comment se déroulent les interventions du Fafpa ?
L’intervention du Fafpa se fait à la demande des promoteurs que sont : d’une part les entreprises, groupements et autres organisations professionnelles des secteurs moderne et non structuré dans le cadre du financement de leurs plans et projets de formation. D’autre part, les organismes de formation dans le cadre du renforcement de leurs capacités formatives (équipement, formation des formateurs) pour améliorer la qualité de formation.
Dans le cadre de ses activités, le Fafpa est appelé à collaborer étroitement avec le secteur privé. Comment se porte cette collaboration à l’heure actuelle ?
En effet, le Fafpa collabore étroitement avec le secteur privé. Cette collaboration est dynamique et va au-delà du secteur privé (ndlr : le secteur parapublic est aussi concerné). Pour renforcer davantage la collaboration avec ses partenaires, la Direction du Fafpa a organisé les Journées Portes Ouvertes à travers le “Salon Millenium Fafpa-20 ans” avec l’ensemble des partenaires stratégiques, publics et privés, voire internationaux, afin d’échanger, mutualiser et adopter des approches nouvelles de financement et de gestion pérenne de la formation professionnelle dans le cadre de la mission dédiée au Fonds.
Ledit salon a formulé des recommandations fortes, qui, fort heureusement, épousent les orientations données par le Conseil d’administration pour 2018, l’enjeu principal étant la pérennité du Fafpa.
- le Directeur Général, vous venez tout juste de tenir une session du Conseil d’administration, quelles sont les grandes décisions prises ?
Effectivement, le Conseil d’administration du Fafpa a tenu sa vingt-sixième (26ème) session ordinaire, le mardi 30 janvier 2018.
Au terme de cette session, le Conseil a formulé quelques décisions, notamment : initier un projet de texte relatif au changement du mécanisme de recouvrement de la Taxe de formation professionnelle (Tfp) comme c’est le cas dans les Fonds des Pays- membres du Réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle (Rafpro) ; mener la réflexion sur la diversification des ressources du Fafpa et prévoir une étude relative à l’efficacité de la formation de la population active.
Justement, en considérant le bilan des activités ces trois dernières années, on a l’impression que le Fafpa connait un regain de dynamisme. A quoi cela est-il dû selon vous ?
Aujourd’hui, je suis heureux de constater que les entreprises ont compris que la clé du développement et du succès passe par le renforcement des compétences des agents. De mieux en mieux, nous recevons beaucoup de demandes de la part de nos partenaires du secteur privé et aussi de l’artisanat et du monde rural.
Ce regain est dû à la vision novatrice de la Direction Générale du Fonds basée sur la responsabilité sociale et sociétale et le financement par le plan et projet de formation, tout en prenant des reformes pour améliorer la qualité de formation. Ce, afin de mieux contribuer à la vision du changement et des objectifs prioritaires du président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta.
Et quels sont les grands projets pour l’année 2018 ?
En 2018, les plans et projets de formation seront consolidés et financés au profit des actifs du secteur privé, moderne, artisanal et rural, tout en tenant compte de la feuille de route du Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, notamment dans son volet Programme d’urgence des Régions du Nord pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
En outre, les activités de soutien à la formation seront réalisées – notamment : la construction du siège du Fonds pour améliorer les conditions de travail ; l’optimisation de l’emploi des ressources à travers l’ingénierie et la communication avec les Usagers et Partenaires ; la coopération avec les pays partenaires et les projets et programmes ; la relecture de Manuel de procédures ; l’adaptation du cadre organique.
- le Directeur, le Fafpa a-t-il les moyens de ses ambitions ?
Nous recevons tous les jours des demandes de la part de nos partenaires. A chaque fois que les ressources du Fonds le permettent, nous essayons du mieux que nous pouvons de satisfaire à des requêtes.
En la matière, le Conseil d’administration donne des orientations à la Direction Générale avec des objectifs précis qu’elle essaye d’atteindre.
Votre dernier mot ?
Il s’agira pour le Fafpa de continuer à travailler selon la mission qui lui a été assignée pour contribuer à l’atteinte des “objectifs prioritaires pour la promotion de l’emploi et de la formation professionnelle” édictés par les plus hautes autorités du pays.
Je voudrais ici remercier Monsieur Maouloud Ben Kattra, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle pour sa vision éclairée et tout son accompagnement pour l’atteinte des objectifs et par la même occasion tout son Cabinet.
Mes remerciements s’adressent également aux administrateurs qui siègent au Conseil d’administration. Mes sincères remerciements vont également à l’endroit des partenaires et des cadres du Fafpa.
En terminant mes propos, je voudrais rassurer l’ensemble des partenaires de la disponibilité constante du Fafpa à les accompagner dans la formulation et le financement de leurs plans et projets de formation.
Réalisé par A.B. NIANG
Source: Aujourd`hui mali