La démarche initiée par le gouvernement, selon Modibo Sidibé, Président des Forces alternatives pour le Renouveau et l’émergence (Fare), n’est pas la solution aux maux dont souffre notre pays. L’ancien Premier ministre a réaffirmé cette position le 23 février au siège de son parti où il recevait le Comité d’experts pour la révision constitutionnelle.
Le Président de ce comité, Makan Moussa Sissoko et son équipe souhaitaient échanger avec le Président des Fare sur « les réformes politiques et institutionnelles et surtout pour bénéficier de (sa) grande expérience de l’Administration et des Institutions de la République.»
Pour Modibo Sidibé, la démarche envisagée par le gouvernement est inappropriée en raison même de la nature et de la gravité de la crise multidimensionnelle qui ébranle le Mali depuis de nombreuses années. « Les éléments de réforme envisagés sont sans vision globale réformatrice et nous entraînent vers ce dont le gouvernement actuel a besoin, mais certainement pas vers ce dont le Mali en crise a besoin », peut-on lire dans un texte diffusé sur sa page Facebook.
Il a aussi rappelé que le 13 novembre dernier dans une tribune intitulée « Le Temps des Réformes », il affirmait sa profonde conviction que le processus qui conduira le Mali à une véritable sortie de crise structurelle, durable et refondatrice ne pourra faire l’économie d’une prise en compte déterminée et d’un traitement de fond de l’ensemble des causalités ayant engendré la crise. Monsieur Modibo Sidibé a conclu sa réponse à la délégation du Comité d’experts en réitérant sa position maintes fois exprimée, à savoir que la démarche initiée par le gouvernement n’est pas la solution aux maux dont souffre notre pays.
Toujours selon ce texte, le Président des Fare s’inscrit dans une logique plus vaste de Refondation institutionnelle par un véritable dialogue national, différent de l’actuel dialogue politique, réducteur par son contenu, par les acteurs et par sa portée.
Pour Modibo Sidibé, le Mali a besoin « d’un véritable processus consensuel de sortie de crise et d’une refondation de l’Etat sur la base d’une nouvelle infrastructure institutionnelle ». Le Comité d’Experts n’a ni vocation ni habilitation à traiter ces questions, a-t-il ajouté.
Pas question pour lui de cautionner une telle dynamique où la fuite en avant le dispute à la course de vitesse. L’ancien Premier ministre a la ferme conviction qu’à défaut d’un vrai débat national refondateur, il n’y a aucune raison pour lui de participer à une opération qui exclut les Maliens qui aspirent à être acteurs et actrices de leur avenir et de celui de leur pays. A l’en croire, la grave épreuve que le pays connaît, doit aboutir à un sursaut national qui permettra de donner à notre démocratie, l’Etat fort, juste et efficace dont elle a besoin.
Daouda T. Konaté
Le challenger