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Modibo Mao Makalou à propos des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO contre le Mali : «Ce sont des sanctions qui n’ont aucune base légale, qui ne sont dans aucun texte et qui vont à l’encontre de l’esprit d’intégration économique »

L’Economiste et Gestionnaire financier, Modibo Mao MAKALOU, ancien conseiller à la Présidence de la République du Mali, a animé, hier, mardi 1er février 2022, à la Maison des Aînés de Bamako, une conférence débat sur « l’impact des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO sur l’économie du Mali ». Selon le conférencier, les sanctions économiques, financières, commerciales comme la fermeture des frontières, le gel des avoirs, imposées au Mali le 9 janvier 2022 par les organisations régionales et sous régionales, n’existent dans aucun texte. «Ce sont des sanctions qui n’ont aucune base légale, qui ne sont dans aucun texte et qui vont à l’encontre de l’esprit d’intégration économique. C’est un blocus politique, diplomatique, économique, financier et commercial, c’est la guerre totale. Donc, on est en guerre économique, commerciale, diplomatique, politique. Apprêtons-nous en conséquence, que nos dirigeants sachent que l’heure est grave et qu’ils mobilisent, qu’ils fassent l’unité nationale, le rassemblement autour de l’essentiel pour qu’on ait une stratégie de sortie de cette crise », a souligné Modibo Mao Makalou.

Cette conférence débat animée par l’économiste Modibo Mao Makalou a été initiée par des journalistes comme Youssouf Sissoko, directeur de publication du journal « l’Alternance » ; Aliou Touré, directeur de publication du journal « Le Démocrate ». Selon le conférencier, chaque année, il y a un déficit budgétaire au Mali. Avant d’ajouter que le Mali doit avoir au moins une croissance économique annuelle de 7%. Il a fait savoir que 82% des exportations au Mali sont de l’or. Et de signaler que les 13 mines d’or ne peuvent pas créer 15 000 emplois. « On est dans l’économie coloniale », a déclaré Modibo Mao Makalou. Il a indiqué que tout doit être fait pour que le Mali consomme les produits maliens. « Les difficultés que nous traversons, soyons stratégiques, identifions nos alliés, nos partenaires », a-t-il souhaité. Selon lui, les 3 pays fournisseurs du Mali sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Il a fait savoir que le Mali est le 5ème pays économique de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Parlant des sanctions de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la CEDEAO contre le Mali, le conférencier Modibo Mao Makalou a indiqué que le problème est politique et non économique. « Je pense que ces sanctions ne sont pas des sanctions, c’est un blocus. C’est une guerre qui ne dit pas son nom. C’est une autre guerre sans prendre les armes. Nous ne sommes plus au niveau des sanctions. On a dépassé le stade des sanctions. Parce que les sanctions, elles sont politiques, prévues par les textes, la suspension des organes, vous avez vu avec le Burkina, c’est automatique, ça c’est légale. Les sanctions diplomatiques, je n’ai jamais vu dans une organisation d’intégration économique, ça n’existe pas, il n’y a aucune base légale. Sanction économique, financière, commerciale, la fermeture des frontières, le gel des avoirs, non ! Ça n’existe pas. Ce sont des sanctions qui n’ont aucune base légale, qui ne sont dans aucun texte et qui vont à l’encontre de l’esprit d’intégration économique. Donc, on est en guerre économique, commerciale, diplomatique, politique. Apprêtons-nous en conséquence, que nos dirigeants sachent que l’heure est grave et qu’ils mobilisent, qu’ils fassent l’unité nationale, le rassemblement autour de l’essentiel pour qu’on est une stratégie de sortie de cette crise », a souligné l’économiste Modibo Mao Makalou. Il a déploré le fait qu’on empêche le Mali de s’approvisionner auprès de la banque centrale. Pour lui, ces sanctions n’ont rien à voir avec les élections ni le chronogramme. Il craint qu’avec ces sanctions, le déficit budgétaire de 2022 ne grimpe, car la douane malienne ne fait pas assez de recettes depuis 2 semaines. A ses dires, la masse salariale de 2022 s’élève à plus de 841 milliards de FCFA dont 70 milliards de FCFA par mois. Selon lui, avec ces sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO, les banques vont arrêter de financer petit à petit l’économie malienne. « Ils veulent mettre l’Etat à genoux. C’est un blocus politique, diplomatique, économique, financier et commercial, c’est la guerre totale. Est-ce que cela est du ressort d’une organisation d’intégration économique ? », s’interroge Modibo Mao Makalou. Pour lui, on ne fait pas cela, même à son adversaire. A l’en croire, il y a autre chose. Il a dénoncé les sanctions, mais a invité tout de même les autorités maliennes à savoir raison garder pour saisir la médiation entamée par l’Union Africaine. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier Modibo Mao Makalou a fait savoir qu’avec ces sanctions, l’économie malienne va se dégrader tous les jours. « 60% de notre économie sont basés sur le commerce. Chaque jour, il y a un manque à gagner », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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