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MOC à Kidal: la fin de la surenchère

Les conditions sont sur le point d’être réunies, autant du point de vue de la volonté politique des acteurs locaux de la Coordination des mouvements armés (CMA), que de la finition des infrastructures d’accueil des combattants, pour l’effectivité du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) de Kidal prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

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Les travaux sur le camp du Mécanisme opérationnel de coordination de Kidal ont été complétés à 80 %. Mieux, les premiers éléments du MOC sont prêts à y être accueillis. C’est le constat fait, il y a quelques jours, par le Bureau régional de la MINUSMA à Kidal, dont une délégation a visité les lieux. Une avancée qui ouvre grandes les portes à l’opérationnalisation du MOC à Kidal qui a fait couler tant d’encre et de salive, après deux reports successifs de lancement, alors que tout semblait bien calé.
Une autre bonne nouvelle, c’est l’engagement des responsables de la CMA à rendre enfin opérationnel le MOC. En effet, au sortir d’une audience, accordée par le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa MAIGA, le secrétaire général de la Coordination des mouvements armés (CMA) Ibrahim Ould Sidatti, a assuré la levée de tous les obstacles à la mise en œuvre effective du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC). En considérant que l’obstacle majeur était la réticence de la CMA, il y a lieu d’entrevoir le bout du tunnel pour la mise en œuvre de ce point crucial de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Pour en arriver là, il a fallu brandit le bâton. On se rappelle à cet effet qu’Ahmed Boutache, président du comité de suivi de l’accord (CSA), a dû adresser une lettre ‘’d’Avertissement ou mise en garde’’, le mardi 23 mai 2017, à M. Brahim OULD SIDATTI, représentant de la CMA au CSA, dans laquelle on pouvait lire, à propos du refus de libérer le Camp I de l’armée devant accueillir les éléments du MOC :‘’la persistance de la CMA dans cette attitude négative, préjudiciable à maints égards à la concrétisation de nos objectifs fondamentaux communs, ne peut que conduire, au bout du compte, à retarder davantage la mise en œuvre de l’Accord qui a déjà enregistré un retard notable relevé et pointé du doigt par tous, et, en même temps, priver les populations du Nord d’accéder enfin aux dividendes de la paix et de la réconciliation, dont l’attente s’éternise du fait de manœuvres politiciennes aux desseins inavoués condamnables’’.
Il faut rappeler que les Parties s’étaient accordées sur l’établissement d’un bataillon de patrouille mixte à Kidal qui consistera en 600 combattants/soldats – 200 pour chaque partie signataire – et dont la tâche principale sera d’assurer la sécurité des autorités intérimaires.
A la réticence de la CMA d’accueillir le MOC, s’est greffée la sempiternelle question de la fourniture de la liste de ses combattants devant être concernés par le Mécanisme opérationnel de coordination, avec une CMA qui n’arrivait pas à le faire.
Il faut rappeler que les Parties s’étaient accordées sur l’établissement d’un bataillon de patrouille mixte à Kidal qui consistera en 600 combattants/soldats – 200 pour chaque partie signataire – et dont la tâche principale sera d’assurer la sécurité des autorités intérimaires.
Pour le lancement du MOC de Gao, faut-il rappeler également, il a fallu que la CMA se fasse tirer les oreilles par le CSA qui lui a adressé un ultimatum pour qu’elle s’exécute. Une attitude qui a contribué à faire traîner en longueur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, une lenteur justement que tous les Mouvements armés dénoncent, sans jamais y voir leur responsabilité personnelle.
Il y a enfin cette demande de la Plateforme des mouvements du 14 juillet pour un report de la date de l’opérationnalisation du MOC à Kidal, pour des raisons évidentes. La CMA et la Plateforme sortaient juste de violents affrontements. À cause de l’équilibre précaire qui prévalait, il était plus sage, par les temps qui couraient, de ne pas mettre ensemble les combattants des deux camps. Désormais, cette crise n’est plus qu’un mauvais souvenir, avec la signature le 23 août 2017 d’un cessez-le-feu entre les ex-belligérants.
Avec cette nouvelle donne, plus rien ne devrait entraver l’opérationnalisation du MOC à Kidal.
Selon l’Accord pour la paix et la réconciliation : ‘’le MOC est chargé de planifier et de conduire les patrouilles mixtes incluant des éléments des forces armées et de sécurité maliennes et des éléments de la Coordination et de la Plateforme avec, si nécessaire, et si possible, l’appui de la MINUSMA et des forces internationales en présence (modalités et calendrier de patrouille par zone à définir par le MOC).
La première patrouille mixte devra avoir lieu au plus tard le 60e jour suivant la signature de l’accord ;
– Le MOC est également chargé de planifier et coordonner tous les actions et mouvements des combattants pour toute la durée du processus de cantonnement’’.

Par Bertin DAKOUO

info-matin

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