Les politiques maliens sont connus pour leur capacité de mobilisation aux différentes rencontres politiques organisées par les partis. Une situation qui fait plus peur aux adversaires politiques compte tenu de la condition dont ces foules sont mobilisées. En majorité jeunes, ces soi-disant militants sont mobilisés aux prix de T-shirt, du carburant et même d’argent frais. Un fait qui met en lumière la relation entre profiteurs (faux militants) et illusionnistes (politiques).

Pour montrer leur puissance sur l’échiquier politique national, les partis politiques maliens ne se réservent pas à décaisser de l’argent pour remplir les grandes salles lors des meetings et congrès des partis.

Le succès de la mobilisation permet aux politiques de satisfaire leur illusion de croire qu’ils ont plus de militants. Or en interrogeant ces « militants », ils sont peu nombre ceux qui semblent intéressés par l’activité politique en question. Pire, beaucoup ignorent le nom du parti même à plus forte raison accordent de l’importance à ce qui se dit lors de la cérémonie.

Ces intéressés de T-shirt, d’argent et de carburant, à majorité des jeunes qui n’ont même pas l’âge de voter, ne ratent pas l’occasion de profiter de l’argent des politiques qu’ils considèrent comme « un bien mal acquis ».

« Ce qui nous intéresse, c’est ceux que les politiciens nous donnent pour participer à leurs activités. Ils ne vont rien dire de nouveau. C’est une façon pour nous de profiter, à travers ce qu’ils nous donnent comme argent et carburant, de l’argent qu’ils détournent des caisses de l’Etat », ironise un profiteur.

Pour certains, tout ce qui importe pour les politiques lors des congrès et meetings, c’est de remplir la salle, peu importe qui ils sont. « Les politiciens n’aiment pas la réalité et ils se plaisent dans le mensonge. C’est pourquoi ils emploient de gros moyens pour se forger de faux espoirs. Un leader politique n’est content dans de telles situations que s’il se voit face à une foule innombrable et sa déception est tout à fait visible dans le cas contraire », explique Moussa participant à une activité politique.

En tout cas on a l’habitude de constater que les activités politiques commencent très en retard à cause de la faible mobilisation des « militants ». Un fait qui est considéré pour les leaders des partis politiques comme « un échec » et qui les met dans tous leurs états de colère.

Bien que conscients de leur impopularité, beaucoup de partis politiques préfèrent se complaire dans ce mensonge avec ces profiteurs, pardon brouteurs.

Youssouf Coulibaly

Source: L’Indicateur du Renouveau