La directrice de l’Académie d’enseignement (DAE), de Bamako Rive gauche, Mme Koné Rakiatou Dia, à l’occasion de la rentrée scolaire 2023-2024, revient sur les rôles et responsabilités des acteurs principaux de l’école (enseignants, élèves, parents d’élèves et comités de gestion scolaire). En ce qui concerne les comités de gestion scolaire, la médaillée du Mérité nationale, Mme Koné Rakiatou Dia, a insisté sur la formation à l’élaboration des plans d’école.
Elle commence d’abord par préciser qu’en matière d’éducation nationale au Mali, nous sommes dans la gestion de l’école en mode décentralisé avec le transfert de compétences. C’est-à-dire que ce sont les collectivités, communes et autres qui gèrent l’école. A ses dires, l’école appartient aux collectivités, aux communes et les acteurs sont, cite-t-elle, les comités de gestion, les enseignants, les parents d’élève et les élèves.
Former les acteurs de l’école à leurs rôles et responsabilités
Pour la bonne marche de l’école malienne, la directrice de l’Académie d’enseignement Rive gauche estime que les acteurs principaux doivent être formés à leurs rôles et responsabilités. “Chacun doit savoir ce qu’on attend réellement de lui. Le maire, le comité de gestion scolaire, l’enseignant, l’élève et le parent d’élève. Chacun doit connaitre son rôle et sa responsabilité”, rappelle-t-elle, soutenant que “si ces rôles et responsabilités sont maitrisés, l’école malienne va bien marcher”.
Pour bien éclairer sur ces rôles et responsabilités de tout un chacun, le comité de gestion, les enseignants, les élèves et parents d’élève, surtout le comité de gestion scolaire, la patronne de l’enseignement de la Rive gauche, explique : “Les comités de gestion scolaire sont les représentants des maires (élus) au niveau des écoles. L’aspect pédagogique ne les concerne pas, cela relève de l’administration scolaire. C’est le maire qui met en place un comité de gestion scolaire. Il est composé de la population et des représentants de l’école”.
Pour notre interlocutrice, les comités de gestion scolaire doivent avoir des projets d’école. “Un comité de gestion scolaire bien structuré a toujours un projet d’école. Ils ont des plans annuels. Et ça peut être sur 3 ans voire plus. Ce sont ses plans annuels qu’ils doivent exécuter. Donc un comité de gestion bien formé et bien structuré fait marcher correctement son école”, affirme-t-elle, ajoutant que parmi ces responsabilités il y a les réparations et l’achat de table-banc. “Il y a beaucoup de choses qu’ils peuvent faire. Ils peuvent équiper et même construire. C’est pourquoi, ils doivent être formés à l’élaboration des plans d’école”.
Pour les enseignants, c’est le temps réel d’apprentissage et le programme d’études, qu’il faut respecter, fait-elle savoir. Et le suivi régulier de la scolarité des enfants, revient aux parents, selon la directrice. “C’est de surveiller les enfants, c’est de suivre les enfants, c’est d’écouter les enfants, c’est de communiquer avec les enfants”, énumère-t-elle pour dire que les enfants peuvent avoir des difficultés mais ils ne savent pas à qui s’adresser. Les parents doivent communiquer avec les enfants. Et elle est revenue dans ce même rôle, aux enseignants : “D’être souvent des psychologues. D’essayer de communiquer avec les élèves pour savoir et déceler certaines situations. Ils peuvent aussi mettre à la connaissance de l’administration scolaire”. La DEA finit par demander aux élèves d’apprendre leurs leçons et de bien suivre les cours, professant que “l’année scolaire se prépare depuis le premier jour et tout cela ne saurait se faire sans une bonne communication”.
Deux leçons modèles cette année
Chaque année, il y a un thème pour la rentrée, des leçons modèles. Cette année, dans toutes les écoles, deux leçons modèles ont été retenues à savoir : Les dangers du téléphone portable sur les performances scolaires des enfants et l’éducation à nos valeurs. Sur le premier thème, Mme Koné Rakiatou rappelle que l’utilisation abusive du téléphone en salle de classe est sanctionnée par les textes en vigueur dans les établissements d’enseignement.
Selon elle, le règlement intérieur des établissements d’enseignement, en son article 32 au chapitre des disciplines et des sanctions prévoit que “l’utilisation du téléphone portable en salle classe équivaut à la sanction -10 sur la note de conduite”. “Ça veut dire déjà que quand on est en salle de classe, on ne doit pas utiliser le téléphone portable. Cette disposition avait été prise et prévue par nos textes mais seulement aujourd’hui nous constatons l’utilisation abusive des téléphones portables dans les salles de classe”, regrette la directrice. Elle lance : “L’utilisation du téléphone fait partie des sanctions du premier degré. Il y a des sanctions. C’est la note de conduite -10”. Elle a aussi confié qu’il y a des sanctions de second degré, qui peuvent faire appel à des exclusions temporaires, voire définitive. “Cela n’est prononcé que par le ministre de l’Education nationale, mais ne concerne pas le téléphone portable. Ça c’est autre mesure”, précise-t-elle.
Concernant le deuxième thème, “l’éducation à nos valeurs”, la directrice souligne que l’éducation à nos valeurs, commence d’abord à la maison et le parachèvement, c’est à l’école. “Que ça soit l’utilisation du téléphone portable que ça soit l’éducation à nos valeurs, le tout commence à la maison et le parachèvement, c’est à l’école”, répète la responsable de l’éducation Rive gauche de Bamako. “C’est une invite à l’endroit de tous les parents pour les amener à un suivi régulier des enfants”. “Il y a toujours un lien entre la performance scolaire de l’enfant et le suivi régulier des parents”, insiste-t-elle pour conclure que “c’est très important” ! Et de souhaiter une très bonne rentrée et une bonne année scolaire à toutes et à tous.
Koureichy Cissé
Mali Tribune