En fin de sa toute première visite au Mali, tenue les 10 et 11 juillet, Céceli Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union Européenne au Mali a animé une conférence de presse, le mercredi 11, à l’hôtel Sheraton de Bamako pour faire le point sur les préparatifs du scrutin après deux semaines de visite au Mali. Au cours de cette visite, elle a rencontré la plupart des acteurs de l’organisation de l’élection présidentielle du 29 juillet.
Présente au Mali à l’invitation du Gouvernement pour observer l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 29 juillet, avec un éventuel deuxième tour le 12 août. La mission de l’Union Européenne est à son troisième processus d’observation d’élection dans notre pays, après les deux missions de 2013 pour le suivi des élections présidentielles et législatives. Cette fois-ci, elle disposera de plus 80 observateurs sur le terrain le 29 juillet. Ces observateurs seront principalement déployés dans le sud et l’ouest du pays ainsi qu’à Bamako, ils vont couvrir également en partie le Centre et le Nord en fonction des conditions de sécurité.
Selon la chef de la mission d’observation de l’Union Européenne au Mali, au cours de cette mission, elle s’est entretenue avec 17 des 24 candidats à l’élection ou leurs représentants, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Elle dira, qu’elle s’est aussi entretenue avec le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation Mohamed Ag Erlaf en charge de l’organisation des élections, le Délégué Général aux Elections Siaka Sangaré, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile Salif Traoré et le ministre de le Défense et des Anciens Combattants, Tièma Coulibaly afin de prendre connaissance des mesures prises par le Gouvernement pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des bureaux de vote, ainsi que de l’état d’avancement des préparatifs du scrutin.
Elle a affirmé d’avoir pris bonne note des préoccupations soulevées par certains de ses interlocuteurs notamment sur la distribution des nouvelles cartes d’électeur qui était ralentie par la grève des administrateurs civils. De même que sur les préparatifs du scrutin en particulier dans les zones où l’administration n’est pas ou peu déployée, ainsi que sur la sécurisation des candidats et des électeurs pendant la campagne électorale et au jour du vote, essentiellement dans les régions du Centre et le Nord en proie à des conflits intercommunautaires ou sous menace terroriste.
« Même si je suis persuadée de la bonne volonté du Gouvernement et de l’administration en matière d’avancement du processus électoral, je suis néanmoins soucieuse du rythme de distribution des cartes d’électeur à près de deux semaines du scrutin » a déclaré Mme Cécile Kyengé. Et d’ajouter que : « des mesures complémentaires sont prévues comme la poursuite de la distribution des cartes électeur le jour du vote, mais le rythme de distribution n’est pas à niveau, notamment dans certaines zones, dont des électeurs pourraient faire face à des sérieuse difficultés dans l’exercice du droit de vote ».
Pour la chef de le Moe UE, la sécurité de la campagne électorale et du scrutin représente un défi majeur, plus particulièrement dans le centre ainsi que dans le nord. Elle a indiqué que 20 observateurs de l’UE sont actuellement présents dans le pays ainsi qu’une équipe de 10 analystes à Bamako. Ces dispositifs seront renforcés une semaine avant le vote par 30 autres observateurs dits de courte durée et par une vingtaine de diplomates de l’UE en poste à Bamako. Ce qui fera plus de 80 observateurs de la mission d’observation électorale de l’UE sur le terrain. Pour terminer, elle dira que deux jours après le scrutin la Moe UE rendra public ses premières observations et conclusions sur le processus, lors d’une conférence de presse.
Par Jean Joseph Konaté
Source: Le Sursaut