En refusant de briguer des sièges au sein du Conseil National de la Transition pour sortir le pays de la crise, certains politiques « véreux » projettent de prendre la revanche sur les autorités de la transition.
Le lundi 9 novembre dernier, la présidence de la République a dévoilé l’adoption de deux (2) décrets fixant respectivement les modalités de désignation des membres du Conseil National de Transition (CNT) et la clé de répartition dudit organe, le dernier organe de ladite transition, qui fera office de l’Assemblée Nationale. Mais, force est de constater que le quota attribué aux différentes entités sociales semble déplaire surtout aux partis politiques. Ces derniers, visiblement mécontents de leur mise à l’écart du Gouvernement de la transition, s’inscrivent dans la dynamique de revanche et du sabotage.
Après les syndicats, les hommes politiques entrent dans la danse. En effet, la stupéfaction grande de constater que presque tous les partis ou regroupement de partis politiques rejettent l’offre. Tel est le cas de l’Alliance Ensemble Pour le Mali (EPM), l’ancienne majorité au pouvoir, qui a décidé de ne pas participer á la formation du CNT comme en a décidé la conférence des Présidents.
Le cas du M5-RFP de Choguel Kokala Maïga était prévisible. « Le M5-RFP, qui refuse de servir de faire-valoir à un régime militaire déguisé, a unanimement décidé de ne pas participer au Conseil National de Transition (CNT) dans le format proposé. Par conséquent le M5-RFP dénie à quiconque d’y participer en son nom et met en garde les autorités de la Transition contre toute manipulation visant à associer son nom à cette mascarade », conclut une déclaration en date du mercredi 11 novembre 2020, signée de Choguel Kokala Maïga.
Même son de cloche du côté de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM). « La CODEM ne saurait s’associer à une telle initiative dont le but est d’annihiler les partis politiques, remettant ainsi en cause les efforts de la lutte héroïque du peuple malien depuis mars 1991 », a déclaré son président Housseini Amion Guindo. Qui a poursuivi : « La CODEM s’abstient de participer au CNT dans ces conditions. La CODEM se réserve le droit de ne pas reconnaître ce Conseil National de la Transition (CNT) encore moins ses décisions ».
Le parti YELEMA est le premier à prendre « la décision de ne pas postuler pour des sièges au CNT ». Son président Moussa Mara estime que le parti « peut jouer sa partition dans la réussite de la transition sans pour autant être dans ses organes ».
Tout comme la CODEM, il s’agirait pour la plupart des partis politique de « la volonté manifeste des militaires à s’ingérer dans le jeu politique ». Le décret qui fixe le quota des sièges attribut 22 sièges aux militaires qui se taillent ainsi la part du lion.
Cependant, d’autres formations politiques ne sont pas de mèche avec ceux cités plus-haut. Dans un communiqué, les forces patriotiques pour la refondation du Mali (FPR-Mali) félicitent les autorités de la transition de la signature du décret fixant la clé de répartition des sièges du CNT. « Pour les FPR-Mali cette clé de répartition montre la bonne foi des autorités de la transition à permettre à un grand nombre du peuple malien à parler de leurs préoccupations au sein du conseil national de transition. Cette clé de répartition fait état de 22 sièges soit 18%pour des représentants des forces de défense et de sécurité et 99 sièges soit 82% pour les civils prouvant à suffisance la volonté des autorités à une participation massive des populations civiles au conseil national de la transition CNT », peut-on lire entre les lignes du communiqué signé de Aboubacar Sidick Fomba, président du parti ADEPM et porte-parole des FPR-Mali.
A en croire les FPR-Mali, « cette clé donne plus de faveur aux politiques qu’aux forces armées et sécurité avec 65 % pour les politiques et leurs marges de manœuvre, soit 81 siège et 18% pour les forces de défense et de sécurité soit 22 sièges suivies des forces sociales sensées être neutres qui totalisent 21 sièges soit 17% composées des faitières de la presse, des organisations de défense de droit de l’homme, des autorités traditionnelles et des représentations consulaires ».
Cyril Adohoun
Source: L’Observatoire