Le président de la Transition et son vice-président en compagnie de la délégation de la Cedeao
À la veille de son investiture prévue pour ce vendredi, le président désigné pour diriger la Transition, Bah N’Daw, a reçu hier en audience le médiateur de la Cedeao, Goodluck Jonathan. C’était à la Villa des Hôtes à l’ex-base B, en présence du vice-président désigné, colonel Assimi Goïta, du 1er vice-président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), le colonel Malick Diaw et du chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif.
Cette rencontre constitue la première apparition officielle de Bah N’Daw depuis sa désignation le lundi dernier comme président de la Transition. Même si rien n’a filtré sur les échanges entre les deux personnalités, il faut rappeler que la délégation de la Cedeao est présente dans notre pays pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations du mini-sommet des chefs d’Etat de l’organisation, tenu le 15 septembre dernier à Accra au Ghana. Il s’agit du processus de mise en place d’une transition dirigée par des civils.
La rencontre d’Accra avait été convoquée après la concertation nationale au cours de laquelle, une feuille de route et une charte de la Transition ont été adoptées par les participants.
Lors du mini-sommet d’Accra auquel a pris part une délégation du CNSP conduite par son président, le colonel Assimi Goïta, après avoir pris connaissance du contenu de deux documents issus des assises nationales, les chefs d’État de la Cedeao ont accepté les 18 mois adoptés pour la durée de la Transition.
Cependant, ils ont exigé que le président et le Premier ministre soient des civils. Aussi, ils ont donné un ultimatum au CNSP pour le choix de ces personnalités devant diriger la transition avant de conditionner la levée de leurs sanctions contre notre pays à la mise en œuvre de ces recommandations. Toute chose à laquelle s’est attelé le CNSP dès son retour à Bamako. D’abord, le principe de la désignation d’un président et d’un Premier ministre civil a été accepté.
Ensuite, un collège a été mis en place pour ce faire. Ce collège, après délibération le lundi dernier, a choisi le colonel-major à la retraite Bah N’Daw comme président et le colonel Assimi Goïta, comme vice-président de la Transition.
Le choix de Bah N’Daw, en plus de répondre aux exigences de la Cedeao sur la désignation d’un civil pour diriger la Transition, satisfait aussi la requête des Maliens qui souhaitaient voir un militaire aux affaires durant les 18 mois à venir.
C’est après ce choix qui marque la première étape de la mise en place des organes de la Transition que l’organisation sous-régionale, qui suit de très près la situation dans notre pays, a envoyé son médiateur pour le suivi du processus de mise en place d’une Transition dirigée par des civils conformément aux recommandations du mini-sommet d’Accra.
Arrivé à Bamako mercredi, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan a débuté sa série de rencontres avec les membres du comité mis en place par la Cedeao pour le suivi de l’évolution de la crise dans notre pays. Ceux-ci ont fait le point de la situation au Mali, avant les autres rencontres prévues au cours du séjour du médiateur.
Avant sa rencontre avec le président de la Transition hier, l’ancien chef d’État nigérian avait rencontré les membres du CNSP au ministère de la Défense et des Anciens combattants.
La délégation du CNSP était conduite par son président, le colonel Assimi Goïta. Rien n’a filtré de ces échanges. Le président de la Commission de la Cedeao Jean-Claude Kassi Brou qui fait partie de la délégation s’est juste contenté de dire aux journalistes à la fin de la rencontre que le médiateur de l’organisation sous-regionale doit tenir une série de rencontres au cours de son séjour dans notre pays. Et c’est à l’issue de tout cela qu’il va faire le point de sa mission à travers une conférence de presse.
L’enjeu de cette mission de la Cedeao dans notre pays est la levée des sanctions. Après sa rencontre avec Bah N’Daw dont l’investiture est prévue ce vendredi, Goodluck Jonathan a posté sur sa page Facebook que les membres de sa délégation sont « optimistes que cet évènement marquera le début du retour à la normalité au Mali après une longue crise sociopolitique ».
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR