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Mise en place de l’AIGE: l’Administration accusée d’ingérence

Les responsables de la Mission d’observation des élections au Mali (MODELE Mali) ont animé ce mercredi 10 août 2022, une conférence de presse essentiellement consacrée au processus de mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE). Au cours de la rencontre avec les hommes de média, le Chef de Mission de la MODELE-Mali, le Dr Ibrahima SANGHO, a accusé l’administration d’ingérence dans le choix des représentants des partis politiques et de la société civile au niveau de l’AIGE.

 

Cette conférence de presse qui avait pour cadre l’hôtel MAEVA était animée par le Chef de Mission de la MODELE-Mali, le Dr Ibrahima SANGHO ; qui avait à ses côtés le représentant de Doniblog, Abdoulaye GUINDO ; le présentant de l’AJCAD, Mme Adam DICKO ; et le représentant de ELE, Mamadou Lamine DIARRA, etc.

D’entrée de jeu, le Dr Ibrahima SANGHO a souligné que le processus de mise en place de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) au niveau national souffre de vices de procédure.

A ce propos, il a accusé le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD) de s’immiscer dans le choix des représentants de la classe politique et de la société civile.

Il ressort de son propos que l’administration a adressé une lettre aux partis politiques et aux organisations de la société civile pour leur demander de désigner leurs représentants.

Dans cette lettre, explique-t-il, le ministre affirme que la désignation des membres du Collège sera faite dans un premier temps par tirage au sort et dans un second temps par l’autorité de désignation.

Pour la MODELE cette modalité de désignation ne respecte pas la loi électorale qui, en son article 7 alinéa 4, dispose : « Les membres représentant les partis politiques et la société civile sont désignés selon les modalités fixées par ces institutions ou organisations ».

De même, la MODELE a observé que certains partis et regroupements de partis politiques dont Ensemble pour le Mali (EPM) et certaines Organisations de la société civile dont l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, ont dénoncé la violation dudit article par le MATD.

«Cette démarche du MATD qui veut se substituer et diviser les organisations de la société malienne, car ne respectant nullement l’esprit de la loi électorale du n°2022-019 du 24 juin 2022 n’est pas acceptable», s’est insurgé le Dr SANGHO.

Par ailleurs, la MODELE-Mali pense que le retard dans la mise en place de l’AIGE au niveau national, prévue pour le 13 juillet 2022 et non encore effective, risque de compromettre le respect du chronogramme électoral communiqué à la CEDEAO pour la levée des sanctions sur le Mali.

Dans la même veine, la MODELE, selon son Chef de Mission, attire aussi l’attention sur le délai de mise en place des démembrements de l’AIGE, suivant l’article 24 de la Loi électorale qui stipule : « Les Coordinations au niveau des Régions, du District, des Cercles, des Communes, Ambassades et Consulats sont mises en place six (06) mois avant le début des opérations référendaires et électorales et leurs missions prennent fin un (01) mois après la proclamation des résultats définitifs ».

Également, a-t-il fait constaté, au vu du chronogramme qui fixe le référendum au 19 mars 2023, tous les démembrements de l’AIGE doivent être mis en place au plus tard le 19 septembre 2022.

Abordant la question des réformes constitutionnelles, la MODELE a constaté jusqu’à présent que certains partis politiques comme l’ADEMA et la CODEM rejettent l’idée de rédaction d’une nouvelle Constitution.  Face à ce constat, elle exhorte la Commission à travailler davantage avec les partis politiques pour plus d’adhésion.

Au regard de ce qui précède, la MODELE Mali recommande aux autorités de la Transition davantage de consensus dans la conduite des différentes réformes envisagées ; le respect des dispositions de la loi électorale en ce qui concerne la désignation des membres du collège de l’Autorité́ Indépendante de Gestion des Élections (AIGE), notamment les représentants des partis politiques et de la société civile.

Elle invite aussi la transition à la poursuite des efforts de sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ; de respect des droits de l’homme et la prise de mesures fortes contre la pratique de « l’esclavage par ascendance ».

Enfin, elle prône un dialogue franc et sincère entre les parties signataires de l’Accord pour la paix, issu du processus d’Alger, en vue d’une paix durable au Mali.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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