« Je tiens à vous (journalistes) rencontrer tous aujourd’hui parce que je tiens à souligner l’importance que le gouvernement des Etats-Unis accorde à son partenariat avec le Mali. Je réaffirme notre engagement pour un Mali sûr, prospère et démocratique ».
L’ambassadeur américain, Paul Folmsbee, a tenu hier ces propos lors d’une conférence de presse pour expliquer que son pays est déterminé à appuyer le nôtre dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger. La rencontre s’est déroulée en présence de ses proches collaborateurs, dont le nouveau directeur des Affaires publiques Stephen Kochuba.
Puisque cette conférence de presse a eu lieu quelques heures seulement après le premier débat télévisé de la présidentielle entre la candidate démocrate, Hillary Clinton, et le républicain, Donald Trump, le diplomate américain ne pouvait qu’évoquer cette étape, l’un des temps forts de la campagne pour la présidentielle du 08 novembre. « L’élection américaine est particulièrement spécifique cette année. Nous avons la première désignation féminine par un parti politique majeur. Elle affronte un candidat qui a fait sa carrière dans les affaires, par opposition à une carrière politique. Peu importe qui gagnera le 08 novembre. Ce sera une élection historique », a-t-il commenté.
M. Folmsbee a ensuite rappelé la réunion de haut-niveau sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Cette réunion s’est tenue la semaine dernière à New York, lors de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, en présence du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, et d’autres dirigeants du monde entier. L’ambassadeur Paul Folmsbee a édifié les journalistes sur les principaux points du message livré par son pays lors de cette rencontre. « Le point le plus vital de la position des Etats-Unis est que le gouvernement du Mali doit assumer une plus grande responsabilité. L’Accord de paix exige que certaines mesures de base de renforcement de la confiance soient prises immédiatement, y compris des patrouilles mixtes composées d’éléments de l’Armée malienne et des groupes signataires », a estimé le diplomate américain. Washington demande, selon lui, au gouvernement malien d’aller au-delà de l’adoption de lois et de mise en place de commissions pour se concentrer sur l’extension de son autorité sur toute l’étendue du territoire national. Pour lui, tous les groupes armés du Mali doivent honorer leurs engagements tels que prévus par l’Accord de paix. Paul Folmsbee a clairement averti ces groupes contre toute collaboration avec les terroristes : « Les représentants des groupes armés devraient savoir que s’associer continuellement aux acteurs terroristes, c’est courir le risque d’entrainer des sanctions internationales ». Le diplomate américain a insisté sur le fait que le non-contrôle du trafic de drogues par les groupes armés et leurs associés constitue la principale cause de la persistance de l’insécurité ambiante.
Malgré ces difficultés, Paul Folmsbee a assuré que les Etats-Unis resteront un partenaire engagé aux côtés du Mali. Depuis 2013, le gouvernement américain a pris des engagements de plus d’un milliard de dollar pour aider notre pays. Cette assistance concerne plusieurs domaines dont la sécurité, la santé, l’éducation, le développement des investissements et la promotion de la culture.
« Nous croyons que c’est seulement dans un environnement de paix et de sécurité que le Mali peut se développer davantage et s’engager dans la voie du progrès. Toutefois, cette aide extérieure ne peut assurer un succès total sans un effort conséquent du gouvernement malien à faire avancer le processus de paix », a déclaré l’ambassadeur américain tout en réaffirmant le soutien total des Etats-Unis au Mali.
Les questions de la presse ont surtout porté sur l’appui de Washington au Mali par rapport à la récupération de la région de Kidal, à la santé et au programme annuel YALI qui permet à des jeunes africains d’effectuer des stages de six semaines aux Etats-Unis.
B. M. SISSOKO
Source: Essor