La ville de Kati qui abrite le cœur du pouvoir est située sur une immense réserve gazière de plus de 43 000 km2, un gaz très rare dont l’exploitation devrait commencer bientôt. Assimi Goïta tente de mettre en place des stratégies permettant aux Maliens de bénéficier de cette manne financière et de l’exploitation des autres ressources minières du pays. Une modification récente des textes donne désormais au Mali le droit d’obtenir 50 % de part dans l’exploitation des ressources minières et gazières du pays. C’est dans ce contexte que Petroma, la société qui doit exploiter l’hydrogène naturel du bloc 25 du fossé de Nara, ambitionne de commercialiser enfin le gaz qui circule sous les pieds des habitats de Kati.
Les premiers forages et le site test de l’exploitation de l’hydrogène naturel est à Bourakébougou, un village situé à l’ouest de la ville de Kati. On présume ainsi que le pouvoir mesure les enjeux de la question minière, les ressources du pays ayant été jusqu’ici bradées au détriment de la population qui vit dans l’extrême pauvreté. En attendant, les responsables de la société qui doit exploiter l’hydrogène du bloc 25 du fossé de Nara sont persuadés de l’opportunité qui s’offre aux investisseurs qui envisagent « de compresser l’hydrogène entre 30 et 50 bars, en faisant venir des citernes spécialisées pour le transporter au port le plus proche où un bateau d’hydrogène le prendra pour l’Europe et le marché mondial ».
Les puits forés lors des recherches ont permis d’estimer la superficie extensive du réservoir des réserves prouvées du gaz hydrogène qui est de 780 km². Cette superficie pourrait s’élargir avec la réalisation de puits supplémentaires assez profonds au-delà du périmètre exploré. Pionnier incontestable de la découverte et de la promotion de l’hydrogène naturel dans le monde, Hydroma Inc mène depuis le mois de mai 2022 une nouvelle campagne de forage sur le bloc 25, à 70 km de Bamako.
Dirigé par l’homme politique Aliou Boubacar Diallo, Hydroma a réussi à mettre en place une équipe internationale professionnelle pour tester le premier niveau d’accumulation d’hydrogène naturel découvert lors des précédentes campagnes de forage. En 2022, Hydroma a mobilisé la société Allemande DrillTec pour le forage, Excellence Logging Services (Exlog) pour la chromatographie, Roke Technologies pour la diagraphie, Versatile Energy Services pour les tests de puits, et enfin Vellichor pour assurer la sécurité des opérations. Les opérations étaient sous la supervision de son partenaire canadien de longue date spécialisé en géophysique et géologie gazière Chapman Petroleum Engineering de Calgary Alberta.
Selon les données de Petroma, sur tous les puits nouvellement forés on observe la présence d’hydrogène naturel gazeux à plus de 95% de pureté, avec des traces d’hélium associées à chaque occurrence d’hydrogène. Tous les puits de 2017-2018 dans lesquels SEMM Logging avait effectué une diagraphie en trou ouvert, ont de nouveau été sondé, mais cette fois ci en puits tubé avec le Quad Neutron Log de Roke Technologies, ce qui a confirmé la présence de l’hydrogène dans toutes les zones précédemment identifiées.
A en croire l’entreprise, l’objectif principal est de transformer cette nouvelle source d’énergie en exploitation industrielle à grande échelle et participer activement à la transition énergétique avec la promotion d’une économie décarbonée au Mali, en Afrique et en Europe. Les regards sont à présent tournés vers Aliou Boubacar Diallo et les autorités qui ne doivent pas perdre de vue l’importance de l’exploitation des ressources minières qui doivent enfin être bénéfiques aux populations locales généralement sacrifiées.
Soumaila Diarra
Source: LE PAYS