Le plan de fermeture de la mine d’or de Morila, avec les mesures d’accompagnement y afférant, était au centre des débats d’une rencontre qui a regroupé la semaine dernière au gouvernorat de Sikasso, une mission de la mine conduite par le directeur du développement durable, Hilaire Diarra, les autorités régionales, les chefs de services techniques et les représentants de la société civile. L’objectif de la réunion était d’acquérir les suggestions et les propositions des services techniques de la région par rapport au plan et à ses mesures d’accompagnement. Le document relatif à la fermeture a été largement exposé aux responsables de Sikasso. Si l’on en croit la mission venue de la mine, Morila a produit son premier lingot d’or en 2000 et sa fermeture est prévue pour 2019 à cause de la baisse de la teneur en minerai qui est de 0,67g/tonne contre le taux acceptable de 1g/tonne, selon la délégation de la mine. Elle aura apporté directement à l’économie malienne pour plusieurs milliards de francs cfa répartis entre impôts taxes, salaires, dividendes et autres activités financées au profit des populations de la zone.
Un comité de fermeture regroupant toutes les parties prenantes a été mis en place pour prendre en compte tous les aspects de l’après mine. Ce comité regroupe les représentants de l’Etat, des collectivités, de la population et des travailleurs de la mine. Toutefois, rien n’est encore définitivement décidé en raison notamment de projets d’extraction de minerai vivaces dans le village de Domba, à quelques encablures de Morila, et de projet en cours de discussion à Birimian. Selon les responsables de la mine, la date de fermeture de la mine pourrait ainsi être repoussée, surtout si les nouveaux projets arrivaient à aboutir. Mais il faudrait, pour cela encore vaincre l’opposition des ressortissants de Domba installés à Bamako qui demeurent réticents à tout projet de réalisation susceptible de toucher à une partie de leur village, a-t-on appris en marge de la rencontre. Par ailleurs, Morila a prévu, dans le cadre du plan environnemental, de réhabiliter le site et de le transformer en une zone agro-industrielle axée sur le secteur privé, de développer des projets de production agricole le long du pipeline, de créer enfin des activités économiques durables et dynamiques en vue de laisser un héritage aux communautés environnantes.
La mine dispose d’un important potentiel humain, de nombreuses infrastructures et surtout d’une centrale thermique d’une puissance de 29 MW, ce qui fait de la localité une zone à fort potentiel d’agro-industrie. Dans son plan de fermeture, la mine de Morila met un accent particulier sur l’agrobusiness avec l’objectif de laisser derrière elle une pratique d’activités économiques dynamiques susceptibles de contribuer à assurer la sécurité alimentaire, bref d’améliorer le cadre de vie de la communauté.
Le plan social prévoit également un fonds de réinsertion pour les anciens travailleurs qui bénéficieront d’un accompagnement sous forme de prêts dans plusieurs domaines, notamment les activités agro-sylvo-pastorales, le commerce et l’artisanat. A l’issue des débats, le directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso, Intalhamt Ag Erzaye, a remercié les responsables de la mine pour l’initiative prise d’impliquer les services techniques de la région et pour les nombreuses contributions en faveur de la région.
F. DIABATE
AMAP-Sikasso
Source : Essor
