Le choix de la militarisation de la police résulte des « recommandations des Assises nationales de la Refondation », indique le communiqué du conseil des ministres. Le gouvernement estime que « cette militarisation permettra de déployer la police nationale dans les zones reconquises par l’Armée ». Il ajoute que la police y assurera « la sécurité des populations et de leurs biens » en empêchant « le retour des forces du mal ».
Les autorités de la transition ajoutent que la Protection civile aussi travaillera avec la Police nationale « pour permettre de couvrir l’arrière des forces engagées au combat ». Elles déclarent que « les fonctionnaires de la Police nationale et de la Protection Civile, engagés en opération, bénéficieront des mêmes avantages que les autres militaires ».
Mais il faut souligner qu’à ce stade, aucune précision n’est donnée sur la date à laquelle cette militarisation sera effective et comment. Nos tentatives pour faire réagir le ministère de la sécurité et la police sur la question sont restées vaines. Il faut cependant noter que le projet doit passer devant le Conseil national de transition pour son approbation.
Pour le moment, la direction de la police nationale et le Ministère de la sécurité n’ont pas souhaité réagir sur la matérialisation de ce projet.
Une approche décisive pour la lutte contre le terrorisme
Pour le spécialiste des questions sécuritaires, Baba Dakono, le pays a autant besoin des forces militaires que des forces de sécurité dans un contexte de terrorisme. Le chercheur rappelle que « cette militarisation était également une demande de l’opinion malienne qui estimait que la police devrait être dotée des moyens militaires ».
Baba Dakono secrétaire exécutif de l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité (OCGS)
Studio Tamani