On n’est guère avancé dans l’affaire des militaires ivoiriens au Mali malgré la sortie du Secrétaire Général de l’Onu, Guterres.
S’Il y a une affaire qui défraie la chronique et continue de tenir en haleine, Ivoiriens, Maliens et par-delà, de nombreux Africains, c’est bien l’affaire des 46 militaires ivoiriens incarcérés au Mali depuis juillet 2022. Avec les derniers développements, de nombreuses questions se posent quant à l’épilogue de cette affaire qui va de rebondissement en rebondissement.
En attendant la réunion de la Cedeao, prévue à New York et saisie en cela par la Côte d’Ivoire à l’effet de se pencher sur le différend qui l’oppose au Mali, l’interview accordée par le Secrétaire Général de l’Onu à TV5 Monde et à Rfi, vient en rajouter à la polémique. Pour certains, M. Guterres vient de trancher quant au statut des soldats embastillés et tiennent cela comme une bouée de sauvetage, pour les autres, il s’agit juste d’une exacerbation de la confusion, étant entendu que la déclaration du Secrétaire Général de l’Onu est incomplète et ne répond nullement aux interrogations qui se posent.
A l’évidence, la question orientée du journaliste de TV5 Monde, Marc Pereleman, « … est-ce que pour vous, ce sont des mercenaires ?…. », allusion faite aux militaires incarcérés au Mali et qualifiés tels par les autorités de la Transition malienne, ne laisse aucune marge à M. Guterres que de répondre par le diplomatiquement correct. Morceau choisi : « ….Non, ce ne sont pas des mercenaires. C’est évident. Et je fais appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre. Je n’ai pas parlé directement à Monsieur Goïta, mais on est en contact permanent. Je vais recevoir la délégation du Mali, c’est une chose importante. Il faut résoudre ce problème… ».
Cette réponse du Secrétaire Général de l’Onu, n’éclaire nullement sur le statut des militaires ivoiriens incarcérés. Et les interrogations demeurent.
S’ils ne sont pas des mercenaires, qui sont-ils ? Dans quel cadre légal se sont-ils retrouvés au Mali avec armes bagages ? Sont-ils oui ou non des éléments de la Minusma ? Si oui, pourquoi alors, le Secrétaire Général de l’Onu ne l’a-t-il pas affirmé haut et avec force pour la gouverne des autorités maliennes ?
Mais après cette interview, on n’est vraiment pas avancé dans la compréhension de cette affaire. On baigne toujours dans la confusion. Comment comprendre que dans une affaire où seraient impliqués des éléments faisant partie des contingents de la Minusma, donc de l’Onu, celle-ci ne prenne pas l’affaire à bras le corps, et que des voix s’élèvent pour que le problème se règle dans un cadre bilatéral, entre le Mali et la Côte d’Ivoire ?
Pourquoi la Cedeao qui, jusqu’à preuve du contraire n’est mêlée ni de près ni de loin à cette histoire, puisse être saisie pour trouver des pistes concevables de solutions ?
En regardant l’interview du Secrétaire Général de l’Onu, on se rend compte que M. Guterres tente de jouer sur les émotions des uns et des autres, sans toutefois apporter des clarifications pour faire avancer ce dossier. Sa gestuelle, son discours hésitant, son manque d’argumentation et d’explication, ont fini par convaincre plus d’un, que lui-même n’est pas certain de ce qu’il avançait, et que son discours tenait plus du diplomatiquement correct, que des éclaircissements à donner quant à l’appartenance des 49 militaires à la Minusma, et à la mission qui leur est assignée.
Il cherchait manifestement à ménager la chèvre et le chou. Mais on n’est guère avancé dans la compréhension du différend entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Donc pour les militaires ivoiriens, la saga continue….
Ainsi va l’Afrique.
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.