Le nombre de femmes venues de Côte d’Ivoire qui se retrouvent réduites en esclavage dans des pays d’Afrique du Nord et d’Europe est en hausse, alerte l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Joséphine pensait devenir serveuse en Tunisie. Mais à l’arrivée, c’est l’enfer qui attend cette Ivoirienne de 28 ans : surexploitée dans une maison de 4h du matin à 11h du soir, mal nourrie, privée de liberté et de son passeport, victime également de violences sexuelles.
Comme Joséphine, combien sont-elles à subir ces sévices en Tunisie, en Libye mais aussi en Europe ? Au moins plusieurs centaines d’après le communiqué publié vendredi par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui s’inquiète de l’explosion du nombre de ces Ivoiriennes. Cette année, et malgré une diminution du nombres de migrants originaires de Côte d’Ivoire arrivés par la mer, elles sont plus que les hommes à débarquer sur les côtes italiennes. En 2015, elles n’étaient que 8%, contre 46% en 2019.
Piégées
Une proportion d’autant plus préoccupante que l’immense majorité tombe dans des réseaux mafieux. Au départ, des recruteurs leur promettent du travail avec un faux contrat. Comme Jospéhine, elles quittent facilement et légalement la Côte d’Ivoire. Mais au bout de trois mois, elles se retrouvent sans papiers et doivent s’acquitter de fortes amendes pour rentrer chez elles.
C’est là que le piège se referme : de nouveaux intermédiaires ou des passeurs leur proposent soi-disant de sortir de cet enfer. Deux options : la Libye ou la mer. Très souvent au péril de leur vie. En juillet, une embarcation a fait naufrage. Parmi les victimes, il y avait des Ivoiriennes enceintes ou avec elles des bébés.
RFI