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Migration vers Bamako : La capitale du Méguétan se vide comme peau de chagrin

Doublement convoité par les autres régions du Mali à cause de sa proximité avec Bamako et de son usine de raffinage d’huiles, Koulikoro ne vit, aujourd’hui, que pour sa réputation très lointaine. Car ces facteurs qui étaient considérés, hier, comme étant un atout suscitant toutes  les envies et jalousies des autres collectivités territoriales du pays, sont en passe de devenir, aujourd’hui, un énorme handicap pour le développement économique de la ville. Ces populations ne tirent plus le diable par la queue mais plutôt par les poils de la  queue. L’usine Huicoma ne tourne plus, la jeunesse, condamnée au chômage, rue sur Bamako la capitale dans l’espoir de trouver un lendemain meilleur, les adultes contraints de rester dans la ville auprès de leur famille s’engagent dans le business et deviennent des apprentis escrocs. Pire les quelques natifs « Pacha » de la ville au lieu d’investir dans la région et contribuer à soigner l’économie locale asphyxiée par la fermeture de l’HUICOMA, préfèrent construire des châteaux ou entreprendre des business  à Bamako. Selon Moustaph Diakité, un jeune diplômé, même les habitants de Koulikoro ne se soignent plus à  Koulikoro. « Ils préfèrent se rendre à Bamako », a-t-il regretté. Mieux encore, la terre, devenue l’unique mère nourricière de la région, ne charme plus les jeunes qui préfèrent entreprendre une aventure incertaine à Bamako, explique un ancien travailleur de l’Huicoma très nostalgique des années 1980 où la ville de Koulikoro était la destination privilégiée de tous les chômeurs du Mali.

usine huicoma

 

Bamako a-t-il oublié la capitale du Méguétan ?

Considéré par certains comme étant une aubaine tombée tout droit du ciel, la proximité entre Bamako et la région de Koulikoro constitue, aujourd’hui, un handicap majeur pour l’économie locale de la région qui semble être superbement oubliée ou négligée par les autorités de Bamako dans leur planning de développement. Cet oubli de Bamako se traduit d’abord par l’état de route reliant la ville à la capitale. Long d’environ 75 Km et datant des années 1960, cette route, qui vaut son pesant d’or dans l’économie de la ville et de  son désenclavement, attend toujours  d’être refaite à cause de son état de dégradation très avancée. Toute chose qui ralentit l’économie de la région. A ce tableau sombre s’ajoute, l’insalubrité grandissante dans la ville. Car si la ville, au premier abord, affiche un air propre et une image coquette avec une vue sur le fleuve Niger,  les habitations sont restées et demeurent toujours entassées sans aucun plan de lotissement entraînant une absence totale de caniveaux pour drainer les eaux usées.

 

Youssouf Z KEITA

source :  Le Républicain

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