Le Projet migration organise, du jeudi 26 août au samedi 28 août, un atelier de renforcement des capacités des organisations de la société civile et des médias dans le domaine migration et développement et la libre circulation dans l’espace CEDEAO. La cérémonie d’ouverture était présidée, hier jeudi, au Centre du secteur privé, par le représentant du Projet migration, Lanceni KONATE, en présence d’autres acteurs du projet. La formation est assurée par Dramane COULIBALY, formateur consultant.
Le but principal de cette formation est de permettre aux journalistes et aux représentants des organisations de la société civile de discuter avec les experts sur les questions migratoires et les défis de la libre circulation dans l’espace CEDEAO. Cette formation se veut un cadre de déconstruction des préjugés grâce à la fourniture d’informations fiables. Elle servira également à renforcer les capacités des participants sur les questions de migration et de promotion de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO.
Dans ses mots de bienvenue, le représentant du Projet migration, Lanceni KONATÉ, a affirmé que la série de formations au bénéfice des acteurs impliqués dans les questions de migration touchera 180 personnes à Bamako, Kayes et Sikasso. Selon lui, ces formations sont pertinentes en ce sens qu’elles abordent la question migration et développement.
Il a fait savoir que le Projet migration avait déjà sensibilisé plus de 30 000 migrants potentiels, 1 000 communautés et des centaines de journalistes, acteurs de la société civile, forces de l’ordre, transporteurs…
Aux dires de M. KONATE, le Projet donne également la chance à des organisations de la société civile de mener des actions de sensibilisation sur les dangers de la migration irrégulière dans leurs localités respectives.
Dans sa communication, le formateur Dramane COULIBALY a décortiqué la migration internationale ; les politiques et stratégies migratoires : promotion de la libre circulation dans l’espace CEDEAO ; et la migration et développement.
Il a mis l’accent sur la migration irrégulière et ses conséquences et la migration au service du développement. Le formateur a souligné que la migration n’est pas un phénomène nouveau pour avoir toujours été pratiquée par l’homme pour sa survie.
Si la migration n’est pas un phénomène nouveau, le consultant a cependant souligné qu’elle devient de plus en plus liée à des questions économiques, de changements climatiques, d’insécurité, de politiques…
Ce qui fait alors que la migration devient préoccupante pour les pays de départ et pour les pays d’accueil. Une situation qui suscite naturellement la nécessité de mener des analyses stratégiques pour faire face aux effets néfastes.
Pour ce faire, le formateur a soutenu que les journalistes étant des acteurs clés doivent faire des communications utiles et adressées aux cibles réelles. Aussi, souligne-t-il qu’il est important de connaitre les outils et les éléments juridiques que les Etats mettent en place pour faire face au phénomène.
Le formateur a souligné que la migration n’est pas que négative, même si ce côté est le plus souvent véhiculé. Pour preuve, il a évoqué la contribution de la diaspora à l’économie malienne qui dépasse de loin l’aide au développement.
Comme causes de la migration, il a évoqué, entre autres, les causes économiques (détention de l’économie mondiale par les grandes puissances à plus de 80% ) ; politiques (manque de démocratie dans plusieurs pays et d’inclusion socioéconomique, le manque de volonté politique pour l’instauration d’un Etat de droit, l’absence d’institutions spécialisées pour lutter contre les inégalités, la pauvreté, le racisme et toutes les formes d’intolérance) ; naturelles (catastrophes naturelles et les effets du changement climatique)…
Quant aux conséquences, Dramane COULIBALY a mentionné la perte de milliers de bras valides pour les pays d’origine ; la perte des vies humaines sur les routes migratoires ; les violences subies par les migrants…
PAR MODIBO KONE
Source : Info-Matin